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RDC : les Etats-Unis prêtes à prendre des sanctions plus poussées contre le régime de Joseph Kabila

@ DR

Les Etats-Unis sont prêtent à prendre de nouvelles sanctions « plus poussées » contre le régime de Joseph Kabila. L’objectif est double : dissuader ce dernier à la fois de se présenter à la prochaine élection présidentielle mais aussi d’en entraver la bonne marche. A 48h00 de la date limite du dépôt des candidatures à la magistrature suprême, l’étau se resserre autour du président (hors mandat) RD congolais.

L’information a été révélée hier par le Financial Times dans un long article intitulé : US ready to impose fresh sanctions on Democratic Republic of Congo. Elle a, depuis, été reprise par les autres médias anglo-saxons

« L’administration Trump est prête à prendre des sanctions plus poussées contre le régime de Joseph Kabila pour le dissuader de se présenter à l’élection présidentielle et de s’accrocher au pouvoir », indique le quotidien britannique, véritable institution de la presse à l’international ; ajoutant que les Etats-Unis « mett(rai)ent la pression sur (la) famille (de M. Kabila) et sur leurs finances ».

« Clairement, cela signifie avoir un processus électoral dans lequel Joseph Kabila n’est pas un candidat », indique une source gouvernementale américaine, citée par le FT qui précise que « son nom ne devrait pas figurer sur le bulletin de vote ».

Si elles étaient prises, il s’agirait de la quatrième salve de sanctions après celles de juin et décembre 2017, ainsi que celle de juin 2018. Chaque fois, ces mesures de rétorsion, qui ont jusqu’à présent consisté en un gel des avoirs en dollars des individus concernés et à une interdiction de voyager aux Etats-Unis, sont plus sévères. Surtout, elles se rapprochent dangereusement du président (hors mandat) RD congolais et de son premier cercle.

Pour les Etats-Unis, le fait que Kabila ne se représente pas est nécessaire mais insuffisant

Mais les Etats-Unis ont également prévenu qu’elles ne se satisferaient pas d’une demi-élection. Autrement dit, si elles estiment qu’il est nécessaire que Joseph Kabila ne se représente pas, ça n’est pour autant pas à leurs yeux suffisant. Elles entendent veiller à ce que le scrutin soit crédible et inclusif, conformément à l’accord de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 2016.

« On est loin d’en prendre le chemin si l’on en juge aux machines à voter très contestées, au fichier électoral très imparfait et à l’absence total de décrispation politique comme le montre les récents événements dans le pays », explique un diplomate américain en poste dans la sous-région. Ce weekend, en effet, Kinshasa a empêché Moïse Katumbi de rentrer en RDC pour y déposer sa candidature à l’élection présidentielle, un épisode qui indique l’absence de volonté de Joseph Kabila de renoncer au pouvoir, quand bien même il ne se représentait pas cette fois-ci à la magistrature suprême.

Mais les Etats-Unis (au même titre d’ailleurs que les pays de la sous-région) ne comptent pas rester passives face à cette situation. Plusieurs signes  ont montré ces dernières semaines leur volonté de durcir le ton vis-à-vis de Joseph Kabila et de son régime. Ce vendredi, Mike Hammer a été confirmé comme nouvel ambassadeur de Washington en RDC. Ce spécialiste des questions de défense et de sécurité, proche de l’aile dure du parti républicain, est réputé pour sa fermeté et ses vues plus conformes à celle du président Donald Trump sur la manière de résoudre la crise politique en RDC.