Le drame s’est passé ce samedi matin peu avant midi, heure locale, dans cette ville septentrionale du Nord-Kivu où des civils sont depuis 2014 régulièrement massacrés.
Il s’appelait Muhindo Kanzogha Obadi. Il était motard de profession. Il militait à La Lucha. Ce matin, il a été tué, « criblé de balles », dit un témoin, qui pointe du doigt les forces de police. Il est décédé peu après son admission à l’hôpital général de Beni. L’information a été confirmée par le parquet de la justice militaire.
La victime rentrait chez elle après que la dispersion par les forces de l’ordre de la manifestation contre la recrudescence des massacres de civils à Beni à laquelle elle participait.
Au même titre que d’autres mouvements citoyens, La Lucha a protesté hier, vendredi, également à Beni pour réclamer le départ de la Monusco, la force onusienne, qui fait preuve d’une injustifiable passivité face à la recrudescence des massacres de civils dans la région (lire notre article).
Un tournant depuis l’investiture de Félix Tshisekedi
Un autre jeune, Jackson Matofali, a lui été touché au dos par des tirs de balles. Admis également à l’hôpital général de Beni, ses jours ne seraient cependant pas en danger.
La mort de ce militant de La Lucha marque un tournant. Depuis l’investiture de Félix Tshisekedi à la présidence de la RDC en janvier dernier, la police avait perdu la triste habitude, contractée sous Joseph Kabila, de tirer à balles réelles sur les manifestants. Il semblerait que, ce matin à Beni, le naturel soit revenu au galop.