En République Démocratique du Congo, critiquer les autorités semblent tout aussi risqué que sous Joseph Kabila comme le montre une série de cas.
Le 20 janvier dernier, l’activiste, membre du mouvement citoyen Engagement Citoyen pour le Changement (ECCHA-RDC), Joseph Bayoko Lokondo, a été arrêté et placé de façon expéditive en détention à la prison centrale de Mbandaka.
Celui qui est l’un des prometteurs de la campagne « L’Équateur mérite mieux » – qui plaide pour une meilleure gestion de la province et le départ du gouverneur, Dieudonné Bobo Boloko Bolumbu, élu en avril 2019 sous l’étiquette du Front Commun pour le Congo (FCC), la plateforme de Joseph Kabila – est accusé d’outrage envers l’autorité, d’imputation dommageable et de tentative de déstabilisation des institutions provinciales. C’est le conseiller juridique du gouverneur qui a porté plainte contre lui.
Cette affaire est loin d’être isolée. Après une période de répit suite à l’investiture de Félix Tshisekedi à la présidence de la République en janvier 2019, marquée par la libération de prisonniers politiques et le retour des exilés, les arrestations d’opposants et d’activistes semblent avoir repris de plus belle avec l’aide – complaisante, dénonce les ONG et organisations de défense des Droits de l’Homme – de la Justice.
Ce weekend, le porte-parole de la coalition d’opposition Lamuka à Bunia, en Ituri, dans le nord-est de la RDC, Luc Malembé, a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Bunia. Son crime : avoir osé critiqué le bilan de la première année au pouvoir de Félix Tshisekedi (lire notre article). En septembre dernier, le député d’opposition élu à Kinshasa Mike Mukebay avait lui aussi été jeté en prison suite à une plainte pour injure et diffamation déposée contre lui par le président de l’Assemblée provinciale.