Les leaders de l’opposition qui soutiennent la candidature commune de Martin Fayulu à l’élection présidentielle se sont retrouvés hier après-midi à Bruxelles pour lui réaffirmer leur entier soutien.
Pour l’opposition en RDC, l’après-Genève vient de débuter. Après le retrait de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe de l’accord conclu dimanche 14 janvier en Suisse, les principaux opposants se sont retrouvés à Bruxelles pour réaffirmer leur soutien total à Martin Fayulu.
Ce fut le cas notamment des deux principaux poids lourds de l’opposition RD congolaise, Moïse Katumbi et Jean Pierre Bemba. « Nous sommes tous unis derrière Martin Fayulu pour une vraie élection et une vraie alternance en RDC. Nous allons mettre tous les moyens possibles pour qu’il puisse gagner. Nous nous déploierons partout« , a déclaré le premier. « Nous réaffirmons notre entier soutien à Martin Fayulu en tant que candidat commun de l’opposition afin d’assurer l’alternance dans notre pays », a renchéri le second.
Certes, quand il s’est agi brièvement d’évoquer les cas de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe, les opposants ont déclaré qu’ils seraient bien inspirés de « revenir à la raison ». Des propos qui font suite à ceux de Martin Fayulu qui, lundi dernier sur Twitter, déclarait: « j’invite mes frères Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe à dépasser les considérations partisanes et à privilégier l’intérêt supérieur de la Nation. Gardons à l’esprit nos objectifs communs consignés dans notre accord pour remettre la RDC en marche. Il n’est jamais trop tard pour bien faire ».
Mais il suffisait d’aborder les principaux lieutenants des personnalités politiques présentes hier à Bruxelles pour se rendre compte d’une chose : la page Tshisekedi – Kamerhe semble bel et bien tournée.
« Dire qu’on tend la main est de bonne guerre. Mais pour nous, cette histoire est classé », dit un proche du patron du MLC. « Si vous regardez la carte électorale, vous verrez que le rapport de force penche nettement à la faveur de Martin Fayulu », ajoute l’un des conseillers de Moïse Katumbi.
Équation électorale
De fait, les consignes de vote données par les leaders étant largement suivies par les électeurs en RDC, une analyse même rapide permet de voir que le candidat désigné bénéficie des plus grosses réserves de voix. A l’ouest, dans l’Equateur, il ferait le plein grâce à Jean-Pierre Bemba. Idem dans le Bandundu (la province d’origine de Martin Fayulu), grâce à Adolphe Muzito et Olivier Kamitatu. A l’est, il bénéficierait du mot d’ordre toujours très respecté de Moïse Katumbi dans l’ex-province du Katanga. Et dans le grand est, il pourrait compter sur le soutien de Pierre Lumbi et d’Antipas Mbusa Nyamwisi.
Comme me l’a confié l’un des soutiens de la première heure de Martin Fayulu, « l’équation électorale pour la présidentielle 2018 en RDC est relativement simple, si l’on prend la peine de faire une analyse sérieuse. Compte tenu de la carte électorale, soit les élections sont crédibles et transparentes, et c’est Martin Fayulu qui gagne. Soit ces élections sont truqués et dans ce cas, c’est le dauphin de Joseph Kabila [Emmanuel Ramazani Shadary] qui sera donné vainqueur. C’est là la seule inconnue ».
Manifestement, dans cette équation, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ne comptent plus. Une page est définitivement tournée (« ils nous ont fait suffisamment perdre de temps », pouvait-on entendre hier). Désormais, pour les opposants en RDC, aux côtés de la machine à voter et du fichier électoral vicié, il n’y a plus qu’une seule cible : le candidat du pouvoir.
En RDC, le match Fayulu contre Shadary est bel et bien installé.