Dans une déclaration tardive, faite ce weekend, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social, Augustin Kabuya, a réfuté l’appartenance du présumé responsable de la base Bilanga, accusé de s’être substitué à l’autorité compétente pour percevoir les taxes à ce poste frontière avec la Zambie, à son parti. Une version vigoureusement contestée par les gouverneurs du Grand-Katanga, membres du FCC, pourtant allié de l’UDPS au niveau national.
Par Héritier Yindula, notre correspondant à Lubumbashi et dans le Grand-Katanga
Pour Augustin Kabuya, la chose est entendue. Le présumé président de l’UDPS – section Kasumbalesa, Isaac Tshiswaka, n’est pas membre du parti présidentiel. Ce dernier n’a donc rien à voir avec les malversations constatées depuis plusieurs semaines au poste frontière de Kasumbalesa (province du Haut-Katanga) à la frontière entre la RDC et la Zambie.
Dans un communiqué diffusé ce weekend dans lequel il décline toute responsabilité, le numéro deux de l’UDPS invite « le gouvernement provincial du Haut-Katanga à jouer son rôle pour rétablir de l’ordre sur ce poste frontière ». Mais pour les proches du gouverneur Jacques Kyabula, élu sous l’étiquette du FCC, la plateforme politique de l’ex-président Kabila, la fraude douanière constatée à Kasumbalesa serait bien encouragée par l’UDPS.
Ambiance…
Un point de vue largement partagé et déclamé au sein du FCC, pourtant allié de l’UDPS au niveau national. Le 14 août dernier, les gouverneurs Jacques Kyabula du Haut-Katanga, Richard Muyej du Lualaba et Zoé Mwanzambala Kabila du Tanganyika avaient lancé un appel au vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, Gilbert Kankonde, venu assister à un forum à Lubumbashi (lire notre article), afin de mettre fin au phénomène Bilanga à la frontière de Kasumbalesa.
Depuis plusieurs mois, des plaintes sont enregistrées au poste frontière de Kasumbalesa (fraudes douanières en hausse, tracasseries diverses sur la population, altercations avec les forces de l’ordre…). L’oeuvre de jeunes désœuvrés qui se font manipuler pour ternir l’image du parti, dénonce la direction de l’UDPS.
Drapeaux de l’UDPS hissé à Kasumbalesa
Quoi qu’il en soit, cet épisode illustre à suffisance les tensions très vives entre les deux alliés politiques au pouvoir en RDC, le FCC de Joseph Kabila et l’UDPS de Félix Tshisekedi. Hier, dimanche, les militants de l’UDPS ont protesté à Kasumbalesa contre les déclarations jugées « hostiles » du gouverneur provincial, Jacques Kyabula. Pour marquer le terrain, ils sont même allés jusqu’à planter le drapeau de leur parti à différents endroits de la ville, obligeant même passants et automobilistes à s’arrêter devant pour le saluer. Par mesure de prévention, le maire de la ville de Lubumbashi, chef-lieu de la province, Guylain Lubaba Buluma, a aussitôt pris un arrêté pour les interdire.