Accueil International

Présidence de l’UA : al-Sissi lui aussi « déçu » par Tshisekedi

Le président Abdelfattah al-Sissi déçu lui aussi par l'inefficacité de Félix Tshisekedi à la tête de l'UA © DR

« Le président égyptien Abdelfattah al-Sissi compte les jours avant que le président RD congolais Félix Tshisekedi ne cède sa place au Sénégalais Macky Sall à la tête de l’UA », indique La Lettre du Continent dans son édition du mercredi 6 octobre. Voici pourquoi. 

« Depuis son accession à la présidence tournante de l’UA en janvier dernier, Tshisekedi n’a obtenu aucune avancée majeure sur le dossier du projet de mégabarrage éthiopien sur le Nil (Grand Ethiopian Renaissance Dam, GERD), qui empoisonne les relations entre l’Egypte et l’Ethiopie », fait observer la lettre confidentielle.

« Abdelfattah al-Sissi espère (maintenant) de Dakar une implication dans le dossier. Il compte notamment sur l’expertise du Sénégal en matière de partage des eaux fluviales », complète le bimensuel.

Pour le président RD congolais, il s’agit d’un coup dur sur le plan diplomatique. Abdelfattah al-Sissi avait été, début 2019, alors qu’il s’apprêtait à prendre la présidence tournante de l’UA, l’un des parrains du « deal » entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, permettant à ce dernier d’accéder à la présidence au terme d’une élection arrangée (c’est-à-dire dont les résultats ont été truqués).

Ce revers est d’autant plus rude à encaisser pour M. Tshisekedi que celui-ci a été lâché par un autre de ses soutiens de poids : les Etats-Unis. Washington, qui en 2019, du temps de Donald Trump, avait fermé les yeux sur le caractère chaotique des élections, est de plus en plus agacé par les manœuvres visant à fausser le prochain scrutin présidentiel prévu en 2023 en RDC afin de garantir un second mandat à M. Tshisekedi. Une hypothèse hautement improbable dans le cas où le scrutin se déroulerait dans des conditions régulières.

Lors de sa venue en septembre dernier à New York, Félix Tshisekedi, bien que président en exercice de l’UA, avait été boudé par la diplomatie américaine. Contrairement à de « simples » présidents (celui du Ghana, de la Zambie, etc.), il n’a été ni reçu par Joe Biden ni par Kamala Harris (lire notre article).