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Seul chef d’Etat présent à Kinshasa pour l’ouverture des Jeux de la Francophonie, le Togolais Faure Gnassingbé médiateur dans la crise politique en RDC

Faure Gnassingbé, seul chef d'Etat, présent à Kinshasa aux côtés de Félix Tshisekedi pour la cérémonie d'ouverture des Jeux de la Francophonie à Kinshasa ce vendredi 28 juillet 2023 © Facebook/Faure Gnassingbé

Sa présence ce vendredi 28 juillet au Stade des Martyrs pour l’ouverture des Jeux de la Francophonie n’est pas passée inaperçue. Et pour cause, Faure Gnassingbé était le chef d’Etat présent. La raison de sa venue à Kinshasa n’a, en réalité, que peu à voir avec le sport.

Ce vendredi soir, grâce en grande partie à l’annonce du concert gratuit de la star Fally Ipupa, le Stade des Martyrs était plein à craquer. Mais autour de Félix Tshisekedi, les rangs étaient plus que clairsemés en invités de marque. Aucun président à l’horizon. A une seule exception : Faure Gnassingbé.

Dix-huit invitations avaient pourtant été envoyées, en grande majorité à des pays africains. Officiellement, les chefs d’Etat ont boudé la cérémonie « en raison du Sommet Russie-Afrique qui se déroule au même moment », assure une source au sein de la Présidence RD Congolaise. Une excuse car seuls six chefs d’Etat sont présents à Saint-Pétersbourg, dont trois francophones. Et le signe que le président RD Congolais, en Afrique comme ailleurs à l’international, est de moins en moins fréquentable.

Dans ce contexte, la présence du président togolais à Kinshasa détonne. Sa venue à Kinshasa n’a, en réalité, que peu à voir avec le sport. Il y a quelques mois, Faure Gnassingbé a été approché pour jouer les médiateurs dans la crise politique latente en RDC.

Car, c’est désormais un secret de Polichinelle, les élections prévues le 20 décembre prochain n’auront probablement pas lieu. Or, cette date est constitutionnelle. Pour passer outre et se maintenir malgré tout au pouvoir, Félix Tshisekedi compte sur un dialogue avec l’opposition afin d’obtenir un glissement. Un schéma qui rappelle trait pour trait celui mis en place en 2016. A l’époque déjà, c’était un Togolais, l’ancien premier ministre Edem Kodjo, qui avait fait office de médiateur.

Il y a quelques semaines, des émissaires de Joseph Kabila se sont rendus à Lomé. Les noms de Raymond Tshibanda et Jeanine Mabunda sont évoqués. Du côté du pouvoir, c’est Vital Kamerhe qui serait à la manœuvre. Lui aussi a été récemment aperçu à Lomé.

D’un naturel discret, Faure Gnassingbé, qui n’a jamais fait mystère de son amitié pour Joseph Kabila, mettra-t-il à profit sa venue dans la capitale RD Congolaise pour se rendre au grand jour à Kingakati ? Quid des autres figures de l’opposition (Moïse Katumbi, Martin Fayulu, voire Denis Mukwege) avec lesquelles le président togolais devra également composer alors que le climat à Kinshasa reste très tendu après l’assassinat, pour raisons probablement politiques, de Chérubin Okende et les arrestations en série d’opposants (Mike Mukebayi, Salomon Idi Kalonda et Franck Diongo, relâché depuis) ? Enfin, quelle sera la réaction de la communauté internationale auprès de laquelle, Félix Tshisekedi, a fini par perdre ces dernières semaines le peu de crédit qui lui restait encore ?

Une équation à plusieurs inconnues qui ne sera pas simple à résoudre.