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Insécurité à l’est de la RDC : Deuxième jour consécutif de vives tensions à Goma

A Goma, les routes secondaires du quartier Katoyi ont été barricadées par les jeunes dès 2 heures du matin ce mercredi 11 décembre © Pacheco Kavundama

La tension était encore vive ce mercredi matin dans certains quartiers de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, au lendemain d’une journée de forte protestation contre l’assassinat d’un élève par un policier. 

Par Pacheco Kavundama, notre correspondant à l’est de la RDC 

Dès 19 heures (heure locale) hier mardi, les habitants des quartiers Kasika ,Mabanga Nord et Majengo, situés dans la commune de Karisimbi, ont commencé à barricader les routes principales, et mêmes secondaires sur certaines avenues. Leur objectif, dénoncer les vols à répétition commis par des groupes d’hommes armés entre 23 heures et 5 heures du matin.

Depuis plus de six mois, une quarantaine d’hommes armés, selon les estimations, commettent des cambriolages, blessant aux besoins leurs occupants par armes blanches sous l’œil impuissant des services de sécurité. Selon différents témoignages, les auteurs seraient des militaires des Forces armées de la RDC et des policiers, armés et cagoulés pour éviter d’être identifiés. Entre autres éléments, un est régulièrement avancé pour étayer ce soupçon : la langue des cambrioleurs est le lingala, parlée au sein de l’armée et de la police, alors que la population, elle, est swahilophone.

Ce mercredi matin, les habitants des quartiers concernés, situés au nord de la ville de Goma, se sont réveillés avec déjà des barricades dressées à l’aide de grosses pierres sur les voies de circulation. Les écoles dans trois quartiers (Kasika, Majengo et Mabanga Nord) sont restées fermées, de même que les commerces. Ça n’est qu’aux environs de 10 heures (heure locale) que la police s’est déployée pour disperser les manifestants à l’aide des gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles en l’air.

La route principale du quartier Mabanga Nord barricadée dès 18h30 hier, mardi, par les jeunes © Pacheco Kavundama
Les cours ont également été perturbés au Campus du lac qui abrite plusieurs institutions supérieures de formation, ainsi que l’université de Goma. Les étudiants se sont eux aussi mobilisés ces derniers jours pour dénoncer l’insécurité causée par ces hommes armés qui circulent en toute impunité dans le chef lieu du Nord Kivu.
Entre temps, le procès en flagrance des trois policiers impliqués dans l’assassinat d’un élève de 16 ans mardi matin (lire notre article) s’est ouvert hier, mardi après midi.