La tension était encore vive ce mercredi matin dans certains quartiers de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, au lendemain d’une journée de forte protestation contre l’assassinat d’un élève par un policier.
Par Pacheco Kavundama, notre correspondant à l’est de la RDC
Dès 19 heures (heure locale) hier mardi, les habitants des quartiers Kasika ,Mabanga Nord et Majengo, situés dans la commune de Karisimbi, ont commencé à barricader les routes principales, et mêmes secondaires sur certaines avenues. Leur objectif, dénoncer les vols à répétition commis par des groupes d’hommes armés entre 23 heures et 5 heures du matin.
Depuis plus de six mois, une quarantaine d’hommes armés, selon les estimations, commettent des cambriolages, blessant aux besoins leurs occupants par armes blanches sous l’œil impuissant des services de sécurité. Selon différents témoignages, les auteurs seraient des militaires des Forces armées de la RDC et des policiers, armés et cagoulés pour éviter d’être identifiés. Entre autres éléments, un est régulièrement avancé pour étayer ce soupçon : la langue des cambrioleurs est le lingala, parlée au sein de l’armée et de la police, alors que la population, elle, est swahilophone.
Ce mercredi matin, les habitants des quartiers concernés, situés au nord de la ville de Goma, se sont réveillés avec déjà des barricades dressées à l’aide de grosses pierres sur les voies de circulation. Les écoles dans trois quartiers (Kasika, Majengo et Mabanga Nord) sont restées fermées, de même que les commerces. Ça n’est qu’aux environs de 10 heures (heure locale) que la police s’est déployée pour disperser les manifestants à l’aide des gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles en l’air.