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Insécurité à l’est de la RDC : Un élève tué par un policier tôt ce matin à Goma en marge d’une manifestation

Depuis plusieurs semaines déjà, la population de Goma est à cran en raison de l'insécurité grandissante © Pacheco Kavundama

Le drame s’est produit ce mardi matin alors que plusieurs habitants du quartier Katoyi et Kasika dans la commune de Karisimbi en ville de Goma manifestaient dès 6 heures du matin pour dénoncer l’insécurité en forte recrudescence dans plusieurs quartiers du chef-lieu du Nord-Kivu.

Par Pacheco Kavundama, notre correspondant à l’est de la RDC, avec Adrien Seyes

Ce mardi 10 décembre, la police a tiré tôt ce matin sur un élève qui est décédé sur le champ. La victime était âgée de 16 ans.

Le drame s’est produit à Katoyi en marge d’une manifestation (à laquelle la victime ne participait pas) visant à protester contre l’insécurité grandissante. « Plus de cent maisons ont été pillées en l’espace d’un mois par des hommes armés à Katoyi, Kasika, Mabanga et Majengo », dénonce le député provincial, Jean Paul Lumbulumbu.

En guise de protestation, les activités ont été paralysées durant toute la matinée. Les élèves en colère ont érigé des barricades de pierres pour bloquer les artères principales de la ville. Plusieurs établissements scolaires ont été fermées.

Afin de disperser les manifestants, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et à même tirer en l’air à balles réelles.

A cette heure encore la situation reste très tendue, selon notre correspondant sur place, même si les activités ont repris timidement en début d’après-midi.

Un drame qui rappelle celui de Muhindo Kanzogha Obadi

Plusieurs voix s’élèvent désormais pour demander que le policier auteur de ce meurtre soit arrêté et jugé pour son crime. L’auteur aurait été identifié. Il s’agirait d’une policière.

Ce drame intervient alors que la population à Goma, comme ailleurs dans le Nord-Kivu, est à cran en raison de l’insécurité grandissante et de la recrudescence par endroits de massacres de civils imputés aux rebelles ADF.

Cet homicide en rappelle un autre. Le 23 novembre à Beni, Muhindo Kanzogha Obadi, jeune militant de La Lucha, avait été tué par balles. L’auteur du crime n’était autre qu’un un policier.