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Élections en RDC : L’opposition pointe du doigt l’attitude « infamante et écœurante » des démocraties occidentales qui félicitent Félix Tshisekedi en fermant les yeux sur la gigantesque fraude

Moïse Katumbi est le probable vainqueur de l'élection présidentielle de décembre 2023 en RDC avant qu'une gigantesque fraude ne vienne inverser les résultats au profit de Félix Tshisekedi. Au second plan, son directeur de cabinet, Olivier Kamitatu, ne cache pas son écœurement quant à l'attitude des démocraties occidentales © DR

Invité de RFI ce mardi 16 janvier, Olivier Kamitatu, le directeur de cabinet de Moïse Katumbi, probable vainqueur de la récente présidentielle en RD Congo, est revenu sur l’attitude infamante et écœurante des démocraties occidentales (Belgique, France, Etats-Unis, Grande-Bretagne…) qui ont fermé les yeux sur la gigantesque fraude ayant permis à Félix Tshisekedi d’être reconduit au pouvoir.

« Jamais ces diplomates ne féliciteraient un individu issu d’un tel scrutin [Félix Tshisekedi, NDLR] si ce n’était en RDC ou ailleurs en Afrique. Aujourd’hui, ces diplomates adoptent le même cynisme que les Chinois ou les Russes au nom de la non-ingérence ou de l’absence de réaction des Congolais. Sous entendu, peu importe la fraude, la corruption, le musellement des citoyens, leur misère, les crimes économiques commis. Ils font l’aumône du développement en échange de nos mines, de nos forêts, de notre pétrole comme si nous étions condamnés à rester en esclavage », a vitupéré M. Kamitatu parlant avec une rare franchise au micro de RFI (lien vers l’émission).

De fait, l’attitude des démocraties occidentales « infamante et écœurante » à l’occasion des récentes élections en RDC n’a rien à envier à celle des régimes autoritaires (Russie, Chine, etc.). Les communiqués de félicitations des uns et des autres sont à bien des égards comparables.

« Ce qui distingue une démocratie d’autres régimes, c’est le rapport à la vérité. En l’espèce, celui-ci est complètement distordu. Le mensonge tient lieu de vérité. C’est très dangereux », explique un universitaire belge.

Au nom de la stabilité, ces démocraties occidentales ont fermé les yeux sur la gigantesque fraude qui a permis à Félix Tshisekedi de se maintenir au pouvoir. Une fois de plus. En 2019 déjà, elles avaient jeté aux orties la « vérité des urnes » pour permettre à M. Tshisekedi de succéder à Joseph Kabila alors que c’est Martin Fayulu qui avait remporté le scrutin. Le ministre français des Affaires étrangères de l’époque avait évoqué, non sans condescendance, un « accord à l’africaine » pour qualifier ce déni de démocratie.

Annoncés par une CENI totalement inféodée au pouvoir, les résultats (frauduleux) des élections de décembre 2023, qui ont porté au pouvoir une communauté (les lubas du Kasaï) surreprésentée par rapport aux autres (lire notre article), viennent rompre les fragiles équilibres ethnico-linguistiques. Au risque de nourrir de profondes frustrations et de plonger le pays dans le chaos alors que la guerre s’intensifie dans l’est du pays et que d’autres fronts pourraient voir le jour.

« Le gouvernement avait le choix entre la guerre et le déshonneur ; il a choisi le déshonneur et il aura la guerre », avait lancé Churchill à l’endroit de Neville Chamberlain, le premier ministre britannique, juste après la conférence de Munich, en 1938. Toutes choses égales par ailleurs, on pourrait bientôt en dire autant des démocraties occidentales sur la RDC.