Accueil Politique

RDC : Après s’être arrogé 73 % des voix à la présidentielle, Félix Tshisekedi s’octroie une majorité fleuve à l’Assemblée

Pour la deuxième fois de suite, Félix Tshisekedi s'installe à la Présidence s'en avoir été réellement élu © DR

Selon les résultats provisoires publiés dimanche 14 janvier par la CENI, la majorité présidentielle remporterait 90 % des sièges ne laissant que des miettes à l’opposition qui y voit le résultat, non d’élections, mais d’un grossier processus de nomination.

Quand on a dépassé les bornes, il n’y a plus de limites.

Un adage qui s’applique parfaitement à la situation en RDC.

Au terme de ce que beaucoup (pour la plupart officieusement) perçoivent comme une « farce électorale », Félix Tshisekedi, après s’être arrogé 73,47 % des voix à la présidentielle, s’est octroyé ce dimanche une très confortable majorité à l’Assemblée nationale.

Réunie sous la bannière de l’Union sacrée, la majorité présidentielle s’est arrogée 90 % des sièges des députés (430 sur les 470 en jeux).

Après tout pourquoi s’en priver puisque la communauté internationale ferme les yeux ?

Reste que ce résultat est tout bonnement irréaliste dans un pays où le vote est largement tribal. Celui-ci ne s’embarrasse ni des équilibres ethnico-linguistiques ni d’incohérences flagrantes comme le montre la forte distorsion dans certaines provinces entre le vote à la présidentielle et celui aux législatives.

Un exemple : 149 députés originaires de la tribu luba du Kasaï (celle de Félix Tshisekedi et Denis Kadima) ont été proclamés élus par la CENI. Du jamais vu dans l’histoire de la RDC.

La quasi-totalité des députés de la majorité doivent leur « élection » non aux électeurs mais à la CENI

L’opposition, qui ne se voit concéder que des miettes, dénonce un « grossier processus de nomination ». De fait, la quasi-totalité des députés de la majorité doivent leur « élection » non aux électeurs congolais dont il n’a été fait, cette fois-ci encore, que peu de cas de leurs votes, mais à la CENI, toute acquise à Félix Tshisekedi.

Selon les éléments d’informations les plus fiables, le président sortant et sa majorité n’auraient remporté en réalité que 15 % des suffrages. Un résultat complètement inversé par la CENI dans l’opacité la plus totale, comme s’est souvent le cas en Afrique centrale, au terme d’un scrutin marqué par un niveau de fraude inédit et d’innombrables irrégularités.

Structurellement minoritaire dans un pays largement dominé par ses opposants, pour Félix Tshisekedi, le plus dur risque désormais de commencer. Tout ne sera probablement pas un long fleuve tranquille…