Ce jeudi 30 août dans la matinée dans la commune de Kadutu à Bukavu, les habitants du quartier Nyakaliba ont manifesté dans la rue pour protester contre un double meurtre commis la veille par des hommes armés non identifiés. Le motif des crimes serait crapuleux.
Tout est parti du meurtre, mercredi 29 août, aux environs de 19 heures (heure locale), d’un changeur de monnaie et vendeur de crédits téléphoniques et d’une sentinelle qui se trouvait à ses côtés. Les deux hommes habitaient le quartier Nyakaliba.
Le lendemain matin, des dizaines de jeunes sont descendus dans la rue, hissant des barricades et brûlant des pneus. La police est rapidement intervenue sur place pour disperser les manifestants. Selon notre source sur place, sept policiers ont été blessés par des jets de pierres.
Depuis, un semblant de calme est revenu dans le quartier. Mais la colère gronde parmi la population, excédée par l’incapacité des autorités d’endiguer la montée de l’insécurité. « La police est très réactive quand il s’agit de réprimer des manifestations. Elle l’est beaucoup moins quand il s’agit de lutter contre la criminalité et les groupes armées », peste un des jeunes manifestants.
En septembre 2017, 53 policiers avaient été blessés, selon les sources officielles, suite à une altercation avec des jeunes dans le quartier Panzi (commune d’Ibanda dans la ville de Bukavu) qui protestaient contre la montée continue de la violence.
Hier, toujours à Bukavu, un candidat à la députation nationale a été assassiné. « Et dire que c’est dans ce climat que va se dérouler les élections », s’inquiète une commerçante du quartier Nyakaliba, qui se dit inquiète pour ses enfants, de jeunes adultes. « A chaque fois qu’ils sortent, je me demande s’ils vont revenir vivants. » Et sa voisine de se demander : « mais quand donc ce cauchemar va-t-il cesser ? »