Accueil Société

Goma : une centaine d’agents chargés de la riposte contre le virus Ebola en colère

Des agents chargés de la riposte contre le virus Ebola à Goma ont protesté cette semaine. Cela fait bientôt trois mois qu'ils travaillent sans être payés © DR

Cela fait en effet bientôt trois mois qu’ils travaillent sans être payés. 

A Goma, ils sont une centaine à travailler à la surveillance et à la prévention contre le virus Ebola, qui a fait son apparition il y a près de trois mois dans la province du Nord-Kivu.

Ce sont eux notamment qui rappellent à la population la nécessité de se laver régulièrement et convenablement les mains, de contrôler de temps à autre sa température et toute autre règle d’hygiène de base de nature à éviter la propagation du virus.

Or voilà près de trois mois que ces agents travaillent sans être payés. Leur rémunération a été fixée à 10 $ par jour mais, à ce jour, ils n’ont pas vu la couleur du moindre billet. Jeudi, en signe de protestation, ils ne se sont donc pas rendus au travail. A la place, ils ont fait un sit-in devant le bureau du programme national de l’hygiène aux frontières pour réclamer leur droits.

« Nous le regrettons parce que notre mission, dans le contexte actuel, est très importante. Mais cela fait trois mois bientôt que nous travaillons sans avoir reçu la moindre rémunération. C’est pourquoi nous sommes venus protester devant le bureau de la PNHF, le programme national de l’hygiène aux frontières« , explique Espoir Aruta qui travaille au port de Kituku à Goma.

Ce dernier assure être employé de 7h à 18h. Souvent, il n’a pas le temps de manger, ni de boire. « Nous voulons notre argent. Sinon, nous ne reprendrons pas le travail« , avertit-il.

L’incompréhension est d’autant plus grande chez les agents chargés de la riposte contre Ebola dans le Nord-Kivu que le gouvernement congolais a reçu des fonds importants de ses partenaires dans le but de lutter contre la propagation de l’épidémie d’Ebola qui a fait plus de 80 morts depuis son déclenchement en août dernier dans la province.

Toutefois, cette situation est peu surprenante. Les budgets consacrés à la santé sont régulièrement détournées par les autorités à des fins d’enrichissement personnel.