Notre journaliste à Goma rapporte le témoignage glaçant d’un homme passé par cette structure. Il décrit un véritable mouroir dans lequel on peut entrer en bonne santé mais dont on ressort forcément malade.
En l’espace de deux jours à peine, du jeudi 16 au samedi 18 août, l’hôpital provincial du Nord-Kivu, plus communément appelé hôpital général de Goma, a enregistré quatre cas suspectés de contamination par le virus Ebola. Des examens ont été effectués pour confirmer si ces personnes étaient effectivement ou non atteintes de la maladie.
Un bulletin d’information sur la situation épidémiologique dans la province du Nord-Kivu publié ce vendredi 17 août par le ministre de la Santé publique, Oly Ilunga, indique que 87 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 60 confirmés et 27 probables.
Parmi les cas confirmés, 48 ont été répertoriés dans la zone de santé de Mabalako considérée comme l’épicentre de ce virus, 5 autres à Beni ville, ainsi que 7 dans la localité de Mandima, dans la province de l’Ituri, voisine du Nord-Kivu.
Les 4 cas suspectés de contamination à Goma ont été mis en quarantaine dans une maison en planche au sein de l’hôpital provincial du Nord-Kivu. Un malade qui a passé 48 heures en isolement raconte que cette salle est « un véritable mouroir car on peut y entrer en bonne santé mais on y en sort forcément malade car les conditions sanitaires ne sont réunies pour recevoir des soins de qualités ».
Selon cet homme, « la nuit les malades n’arrivent pas à bien dormir car les moustiques, première cause de la malaria, sont partout. Et en plus des moustiques, ce lieu d’isolement est totalement insalubre. Personne ne vient pour le tenir propre. Certains malades font leurs besoins par terre dans la même salle que celle où ils dorment à coté d’autres malades. Du coup, l’odeur y est infecte et il est donc très difficile d’y manger. Les toilettes situées justes à coté présentes les mêmes caractéristiques d’insalubrité. Autrement dit, elles sont complètement sales. » Un témoignage glaçant.
C’est le 1er août 2018 que le gouverneur Julien Paluku avait confirmé la présence de cette maladie dans la province du Nord-Kivu, située à l’est de la RDC. Aussitôt, plusieurs partenaires du gouvernement congolais s’étaient mobilisés en débloquant une aide financière afin de contenir l’épidémie d’Ebola.
Mais aujourd’hui, beaucoup se demandent dans quelles poches cet argent a-t-il bien pu finir ? Au vu de l’état d’insalubrité dans lequel se trouve le centre d’isolement des cas suspectés d’Ebola à Goma, il est permis en effet de s’interroger.