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Sondage : Moïse Katumbi reste l’homme politique le plus populaire en RDC, loin devant Félix Tshisekedi

Moïse Katumbi à Kalemie le 24 juillet 2019. Le dernier gouverneur du Grand Katanga reste l'homme le plus populaire en RDC © Twitter/Moïse_Katumbi

Un sondage réalisé par le Berci, avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, dont les résultats ont été publiés cette semaine, place l’ex-gouverneur du Katanga en tête des personnalités politiques préférées des Congolais. Avec 43 % d’opinions favorables, il devance nettement l’actuel président dont la côte de popularité chute à 29 %.

Dans la stratégie de communication utilisée pour accompagner le sondage, qui a mis l’accent « sur la forte baisse de popularité de Félix Tshisekedi » qui « ne profite(rait) pas à ses adversaires », le fait a largement été passé sous silence.

Moïse Katumbi reste l’homme politique préféré des Congolais. C’est ce qui ressort du dernier sondage, paru cette semaine, réalisé par le Berci, avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC.

L’ex-gouverneur du Katanga et président du TP Mazembe est solidement installé à la première place du podium avec 43 % d’opinions favorables. Il devance très nettement, de 14 points, Félix Tshisekedi qui n’enregistre que 29 % de bonnes opinions.

Entre les deux poids lourds de la vie politique RD congolaise, on retrouve Jean-Pierre Bemba et Martin Fayulu, respectivement crédités de 39,68 % et 34,28 %.

Certes, Moïse Katumbi accuse une baisse de 16 points dans ce sondage par rapport au précédent effectué il y a quelques mois, passant de 59 à 43 % d’opinions favorables. Mais celle-ci est beaucoup plus contenue que pour son adversaire direct pour la présidentielle prévue en 2023. Félix Tshisekedi dégringole, lui, de 25 points, passant de 54 % à 29 %.

Si la chute du chef de l’Etat s’explique par l’usure du pouvoir et l’inanité de son bilan (ce qu’il a lui même reconnu dans une interview début mars au Soir de Bruxelles), la baisse dans ce sondage de Moïse Katumbi est probablement la résultante de son positionnement politique actuel, mal perçu par l’opinion.

« Le fait que Moïse Katumbi soit à la fois dans l’opposition et dans l’union sacrée crée un trouble chez une partie de ses partisans qui ont une image très négative du chef de l’Etat », explique un professeur en science politique rattaché à une université belge.

Un fait qui n’a pas échappé aux auteurs du sondage. L’ambiguïté entretenue par Moïse Katumbi « qui n’a toujours pas quitté l’Union sacrée de la nation (USN) bien que les ‘lignes rouges’ qu’il avait fixées aient été dépassées (ce qui n’est, en toute rigueur, pas tout à fait exact, NDLR) », écrivent-ils dans leur rapport.

Mais là n’est pas la seule explication. « Il ne faut pas négliger le fait que M. Katumbi n’ayant pas à ce jour annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, contrairement à M. Tshisekedi, cela joue négativement sur sa côte de popularité et lui fait perdre des points », indique l’universitaire.

Cette autre ambiguïté alimente auprès des Congolais le sentiment d’une « absence d’alternative politique visible », indiquent les auteurs du sondage dans leur rapport. En effet, certains, chez les partisans de Moïse Katumbi, doutent encore du fait que leur champion sera candidat à l’élection présidentielle. Une situation exploitée à fond par le camp de Félix Tshisekedi qui instille, à qui veut l’entendre, l’idée que le « Chairman », comme M. Katumbi est appelé, finira par se rallier au chef de l’Etat.

Malgré ces points noirs, les soutiens de l’ex-gouverneur du Katanga veulent voir le verre à moitié plein. « Le sondage du Berci est objectivement très positif pour nous », se réjouit sobrement l’un des nouveaux secrétaires nationaux d’Ensemble, le parti de M. Katumbi.

Le camp de l’ex-gouverneur du Katanga peut d’autant plus se satisfaire que la méthodologie utilisée pour réaliser ce sondage, en particulier en ce qui concerne le panel des sondés qui ne recoupe que très imparfaitement la carte électorale du pays (avec une surpondération de Kinshasa par rapport aux autres grands ensembles, notamment l’est où se trouvent les principaux réservoirs de voix), ne favorise pas particulièrement M. Katumbi.