Cette fois-ci, c’est une ONG britannique, la Fondation Westminster pour la démocratie, qui le recommande au terme d’une étude très fouillée dont les conclusions ont été rendus publiques aujourd’hui.
En l’état, la machine à voter n’est pas opérationnelle, indique cette ONG qui a consacré une longue étude à la machine à voter que le pouvoir en RDC tente d’imposer mordicus à l’occasion des élections générales hypothétiquement prévues le 23 décembre prochain.
Selon elle, pour être utilisées dans les meilleures conditions, ces machines à voter devraient « pour le moins » être accompagnées d’une batterie de mesures destinées à en améliorer le fonctionnement et la fiabilité (voir photo ci-dessous).
Des conditions que le régime de Joseph Kabila n’est sans doute pas prêt à accepter. Et quand bien même il le ferait (NDLR : ce qui est parfaitement illusoire), le temps serait désormais bien trop court pour les mettre en oeuvre. Les élections sont en effet censées avoir lieu dans à peine trois mois et une semaine.
Mais cette date apparaît de plus en plus théorique à mesure qu’on se rapproche de l’échéance. D’abord, le budget pour ces élections n’est pas bouclé. Ensuite, les plus de 106.000 machines à voter qui ont été commandées ont tout juste commencé à être réparties dans quelque 80 000 bureaux de vote dans ce pays grand comme 70 fois la Belgique où les infrastructures routières sont dans un état déplorable et où l’électricité est régulièrement coupée (NDLR : on a du mal à voir, même avec la meilleure volonté, comment les délais pourraient bien être tenus dans ces conditions). Enfin, le consensus politique n’existe pas sur le processus électoral en cours, le pouvoir n’ayant jamais appliqué de bonne foi l’accord de la Saint-Sylvestre censé le régir.
Ce weekend, sur TV 5 monde, le docteur Denis Mukwege a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. « Ces élections, telles qu’organisées par le régime de Joseph Kabila, ne seront jamais libres, transparentes et crédibles », a indiqué cette voix très écoutée.
Désormais, en l’absence de consensus, le scénario le plus probable est celui d’un report de la date du scrutin avec, et ce serait un tournant, un possible dessaisissement de Joseph Kabila. De plus en plus nombreux sont en effet ceux qui s’accordent à dire, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, que tant que le président (hors mandat) conservera la main sur le processus électoral en cours en RDC, celui-ci ne pourra mener qu’au chaos.