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RDC : Suivant l’exemple de Joseph Kabila, Félix Tshisekedi fait interdire les marches de l’opposition

De gauche à droite, Martin Fayulu, Delly Sesanga, Augustin Matata Ponyo et Moïse Katumbi ont, à l'occasion d'une conférence de presse ce vendredi 12 mai, décidé de reprogrammer la grande marche de l'opposition à Kinshasa le samedi 20 mai prochain © Congo Libéré

Une marche de l’opposition prévue ce samedi 13 mai à Kinshasa a été annulée à la dernière minute par le Gouverneur de Kinshasa, un partisan de Félix Tshisekedi. Celle-ci aura finalement lieu samedi 20 mai prochain, après concertation de ses principaux organisateurs : Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo et Delly Sessanga.

La ficelle est la même que celle utilisée à l’époque par Joseph Kabila.

Craignant la mobilisation en masse de la population, signe de son impopularité, le régime de Félix Tshisekedi a fait interdire, par le biais du gouverneur de la province de Kinshasa, Gentiny Ngobila, la marche de l’opposition prévue ce samedi 13 mai à l’initiative de quatre leaders de l’opposition : Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo et Delly Sessanga.

Comme sous Joseph Kabila, c’est à la dernière minute (l’avant-veille de la date prévue) et sous un prétexte nébuleux (« pour raison sécuritaire ») que la marche a été annulée. Le gouverneur de Kinshasa ne l’ a autorisée que pour la semaine suivante, le jeudi 18 mai.

« Ce sont les mêmes méthodes que sous Joseph Kabila. On annule la marche à la dernière minute et on la reporte, qui plus est non pas durant un autre weekend mais en semaine. Tout cela n’a qu’un but : tenter de démobiliser la population. Félix Tshisekedi se sait impopulaire. Comme son prédécesseur dont il suit les traces, il fait tout pour tenter de le masquer », explique un proche de Martin Fayulu.

Interdiction de fait

« Ce stratagème permet de dire qu’on interdit pas la marche puisqu’on l’autorise mais plus tard. On joue sur les mots car, en réalité, il s’agit bien d’une interdiction de fait. Et chacun est bien conscient qu’entre le pouvoir, qui voit ses manifestations autorisées sans difficulté, et l’opposition, qui voit les siennes interdites ou perturbées, il y a un deux poids deux mesures. C’est bien le signe qu’en RDC, l’Etat de droit n’existe pas », abonde un collaborateur d’Augustin Matata Ponyo.

Suite à une réunion ce vendredi 12 mai à midi, les principaux leaders de l’opposition ont pris acte de ce report. Simplement, ils ont refusé la date proposée par le gouverneur (un jeudi, jour de semaine). C’est le samedi 20 mai qu’ils ont reprogrammé la marche. « Nous ne voulions pas que des enfants, des femmes, des personnes âgées en particulier soient gazés ou molestés. Ce régime, comme le précédent, est capable de tout », justifie une source.

L’opposition dispose désormais d’une semaine supplémentaire pour mobiliser davantage la population qui oscille entre résignation et colère face à un quotidien de plus en plus difficile.