« Si Joseph Kabila renonce à se présenter à l’élection présidentielle, ce ne sera qu’une victoire d’étape », a prévenu la Lucha dans un communiqué diffusé ce matin. Le mouvement citoyen appelle tous les Congolais à descendre dans la rue en cas d’annonce dans les prochaines heures d’une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de l’actuel président (hors mandat) RD congolais.
Intitulé « Appel à la mobilisation générale », le communiqué de la Lucha diffusé ce matin sur les réseaux sociaux enjoint les Congolais « à descendre dans les rues à travers tout le pays en cas d’annonce éventuelle d’une candidature de Joseph Kabila à un troisième mandat afin d’y faire échec ».
Pour la Lucha, le « salut » du Congo ne viendra pas de l’extérieur mais ne peut qu’être le fait de la mobilisation intérieure. « Nous savons que nous ne pouvons nous offrir le luxe d’attendre des sauveurs parmi la classe politique, les pays de la région ou la communauté internationale », indique le communiqué avant d’ajouter : « nous ne pouvons compter que sur nous mêmes. »
Mais, avertit aussitôt la Lucha, si Joseph Kabila renonçait à son projet de troisième mandat, « son départ sera une victoire […] ; mais ce ne sera qu’une victoire d’étape : la lutte pour des élections véritablement inclusives, libres, transparentes et paisibles devra se poursuivre avec encore plus d’acuité, d’autant que le soi-disant processus électoral que Kabila a mis en place ne ferait que perpétuer son régime prédateur. »
C’est là un point fondamental sur lequel s’accordent notamment les Etats-Unis. Washington a fait savoir par divers canaux qu’elles ne se contentera pas d’une demi-élection en RDC, tout comme d’ailleurs un certain nombre de pays alentours qui craignent que la situation politique explosive dans le plus vaste pays d’Afrique centrale ne finisse par déstabiliser la sous-région tout entière. C’est peut être au final cette double mobilisation, intérieure et extérieure, qui fera lâché prise au régime émollient de Joseph Kabila, fatigué par plus de dix-sept années passées au pouvoir.