« Je n’ai rien de personnel contre Martin Fayulu », a déclaré hier le président d’Ensemble Changeons le Congo (ECCO) pour justifier ses propos à l’encontre du nouveau candidat commun de l’opposition. En réalité, si. Pour le comprendre, il faut remonter plus de dix ans en arrière.
Suite à la désignation hier de Martin Fayulu comme candidat unique de l’opposition, les propos très critiques d’Adam Bombole, le président d’ECCO, un parti politique membre d’Ensemble pour le changement, plate-forme de soutien à Moïse Katumbi, sont allègrement relayés dans la presse. Pour le plus grand bonheur de la majorité qui y voit le signe d’une division manifeste au sein même de l’opposition.
« Il y a eu un manque de lucidité […] Je vois mal les militants de l’UDPS voter pour Martin Fayulu », a déclaré Adam Bombole, en prenant soin d’ajouter : « je n’ai rien de personnel contre Martin Fayulu. »
En réalité, c’est pourtant bien le cas. Pour le comprendre, il faut remonter au 27 janvier 2007, date de l’élection au gouvernorat de Kinshasa. Adam Bombole, alors député provincial de la ville-province de Kinshasa, est le candidat de l’opposition. Il concourt sous la bannière du MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba. Face à lui, André Kimbuta, le candidat de la majorité qui l’emportera par une très faible marge.
Du côté d’Adam Bombole, la déception cède rapidement le pas à la colère. En effet, parmi les maigres voix qui manquent alors du côté de l’opposition à Adam Bombole pour l’emporter figure celle de… Martin Fayulu, qui était, lui aussi à l’époque, député provincial de la ville-province de Kinshasa. Les proches d’Adam Bombole l’ont alors soupçonné d’avoir fait un choix tribal, Fayulu comme Kimbuta étant originaires du Bandundu. Depuis, ce jour les deux hommes ne s’adressent plus la parole.
C’est ainsi que les propos très critiques d’Adam Bombole à l’encontre de Martin Fayulu pourraient ne pas uniquement s’expliquer par des considérations strictement politiques…
