L’Union sacrée, la grande coalition initiée par Félix Tshisekedi, se fracture autour de la question de désignation des membres de la CENI. L’entourage du président RD congolais cherche en effet à imposer un affidé à la tête de cette institution clé en vue de la présidentielle de 2023.
En RDC, l’Union sacrée porte de moins en moins bien son nom.
Au micro de RFI, l’UNC a fait savoir qu’elle refuserait de déposer le nom de son candidat-délégué à la CENI si le processus de désignation, en cours, du président de cette institution n’était pas transparent et consensuel.
Le parti de Vital Kamerhe, l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, exige d’être rassuré au préalable sur la personnalité qui va diriger la centrale électorale.
« Pour nous, il faut un consensus », explique le secrétaire général de l’UNC, Billy Kambale, au micro de RFI. « Nous ne devons pas faire comme s’il y avait un groupe qui voulait manipuler les confessions religieuses. Ça, nous ne l’accepterons pas. Voilà pourquoi nous suivons de très près ce qui se passe avec les confessions religieuses », a-t-il expliqué.
Une allusion directe aux « pressions, intimidations et menaces » exercées par certains membres de l’entourage de Félix Tshisekedi envers les confessions religieuses. Six sur huit y ont d’ailleurs cédé. Celles-ci représentent toutefois moins de 20 % des fidèles en RDC. Les Eglises catholiques et protestantes, ultra-majoritaires et plus institutionnalisées, sont, elles, restées imperméables à la « pression ».
Coup de canif dans le contrat de l’Union sacrée
Au sein de l’Union sacrée, l’UNC, allié de la première heure du chef de l’État, est le premier à manifester aussi ouvertement sa désapprobation quant au processus actuel de désignation du président de la CENI que l’on peut qualifier de chaotique.
Vendredi, par voie de communiqué, Ensemble pour la République (EPR), le parti de Moïse Katumbi, avait prévenu qu’il ne désignerait pas lui non plus « le moindre représentant » à la CENI si l’instrumentalisation des confessions religieuses par « des agents du pouvoir », comme les a qualifiés la CENCO dans une correspondance jeudi soir dernier, continuaient.