Des centaines de milliers de personnes ont déferlé de toute part ce samedi 16 décembre pour assister au meeting de l’opposant Square Forrest à Lubumbashi, bien trop petit pour accueillir toute cette multitude.
Autant de monde à Lubumbashi pour un meeting de Moïse Katumbi, c’est presque un non-événement.
Ce samedi 16 décembre, des centaines de milliers de personnes se sont massées Square Forrest pour venir écouter l’opposant qui apparaît d’ores et déjà comme le grand vainqueur de cette campagne électorale et le grand favori du scrutin.
La veille, à Fungurume, puis à Likasi, dans le Haut-Katanga toujours, les images étaient tout aussi impressionnantes. Ce sont de véritables marées humaines qui ont déferlé pour accompagner l’opposant jusqu’au lieu de son meeting.
Ces dernières heures, deux sondages, particulièrement crédibles, donnent M. Katumbi vainqueur du scrutin, l’un avec 69,2 % des voix (IP-UMOJA), l’autre avec 51,6 % des voix (ICOP). Dans tous les cas, l’opposant devance ses adversaires avec une marge très confortable de 25 points au moins.
Pour ce diplomate, plus que les sondages, c’est la campagne qui est la plus instructive. « A l’évidence, un candidat s’est détaché du lot (…) Ce qui frappe, c’est non seulement les foules que M. Katumbi a mobilisé, mais aussi l’adhésion de la population qui est réelle à son endroit aussi bien à l’ouest qu’à l’ouest », fait-il observer. « Cette performance est d’autant plus remarquable qu’il ne dispose pas des moyens de l’Etat, que les fonctionnaires ne sont pas réquisitionnés pour venir au meeting et que les gens ne sont pas payés pour venir faire la claque », ajoute-t-il.
De fait, dans l’est du pays, là où se situent les principales réserves de voix, M. Katumbi est sans rival. Au vu de la campagne, il part également favori dans l’ouest (Grand Equateur et ex-Bandundu) où Félix Tshisekedi s’est montré à la peine, ne parvenant pas à mobiliser du fait de son mauvais bilan et de la perte d’influence de son allié Jean-Pierre Bemba qui n’est plus l’ombre de lui-même (lire notre article).
A Kinshasa, Katumbi et Tshisekedi devraient se neutraliser.
Reste le centre du pays (Kasaï, etc.) où M. Katumbi a été en partie empêché par le pouvoir de se rendre mais où les partisans de l’ex-gouverneur du Katanga se sont mobilisés (Delly Sesanga en particulier) et où le mauvais bilan du président sortant pourrait jouer en faveur de l’opposant.
En réalité, la campagne de M. Katumbi ne s’est pas véritablement achevée samedi à Lubumbashi. Ce lundi 18 décembre, l’opposant se rendra à Kananga dans le Kasaï-Central, avant de rentrer à Lubumbashi et tenir un meeting à Kipushi dans le Haut-Katanga.