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RDC : L’ombre du régime Tshisekedi plane sur l’exécution de l’ex-ministre Chérubin Okende, proche de Moïse Katumbi et porte-parole d’Ensemble

Chérubin Okende Senga a été exécuté ce mercredi 12 juillet 2023 © DR

Chérubin Okende Senga a été enlevé hier, mercredi en milieu de journée sur le parking de la Cour constitutionnelle devant laquelle il avait été convoqué quelques jours plus tôt pour rendre compte de son patrimoine après son départ du gouvernement. Son assassinat, ou plutôt son exécution, son corps ayant été retrouvé criblé de balles, intervient dans un contexte de persécution de l’opposition, plus particulièrement des proches de Moïse Katumbi à cinq mois de la date constitutionnelle de l’élection présidentielle. 

La violence politique, qui s’est exacerbée depuis la mi-mai en RDC, franchit un pallier supplémentaire en RDC. Et sombre dans l’horreur.

Ce jeudi 13 juillet au matin, le corps sans vie, criblé de balles, de Chérubin Okende a été retrouvé dans sa Jeep, avenue des Poids lourds à Kinshasa. « C’est une véritable exécution », déplore un proche joint par téléphone. « Les autorités vont faire croire à un crime crapuleux, mais c’est un assassinat politique. Il a été attiré dans un piège avec cette convocation à la Cour constitutionnelle. Il est tombé dans un traquenard. C’est un acte prémédité », alerte cet intime de M. Okende.

Agé de 61 ans et originaire de Kindu, l’ancien ministre des Transports et député national avait été kidnappé la veille sur le parking de la Cour constitutionnelle à la Gombe dans son véhicule par des hommes en civil qui ont profité de l’absence durant quelques minutes de son garde du corps, parti déposé un courrier, pour commettre leur forfait. Un modus operandi qui rappelle celui dont ont été victimes quelques semaines plus tôt Salomon Idi Kalonda fin mai et Franck Diongo.

Chérubin Okende faisait partie des quatre ministres qui, il y a quelques mois, avait refusé de faire allégeance à l’Union sacrée, préférant quitter le gouvernement pour rester fidèle à Moïse Katumbi. « Félix Tshisekedi ne lui a jamais pardonné. Il avait reçu des messages très menaçants », confie un membre de la famille de la victime.

L’assassinat de Cherubin Okende intervient dans un contexte politique très tendu marqué par la persécution de l’opposition, en particulier de Moïse Katumbi, dont les proches sont arrêtés, traqués ou harcelés.

En mai dernier, le député provincial de Kinshasa, membre d’Ensemble, Mike Mukebayi avait été arrêté. Quelques jours plus tard, c’était au tour du bras droit de Moïse Katumbi, Salomon Idi Kalonda, de subir le même sort. Puis, ce fut à celui de Franck Diongo, un allié politique de M. Katumbi.

Ces persécutions interviennent à cinq mois de la date théorique de l’élection présidentielle  prévue le 20 décembre en RDC. Elles illustrent la dérive du régime de Félix Tshisekedi, lancé dans une fuite en avant et prêt à tout pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir.

En déplacement en Côte d’Ivoire pour une réunion de la CAF, Moïse Katumbi a décidé d’interrompre son séjour et de rentrer précipitamment en RDC.