Accueil Politique

RDC : Les propos de Félix Tshisekedi laissent entrevoir une remise rapide de son passeport, bloqué jusque-là, au bras droit de Moïse Katumbi, Salomon Kalonda

Salomon Kalonda (à gauche) et Félix Tshisekedi (au centre, au premier plan) © DR

Interrogé à ce sujet mardi 2 juillet à l’occasion de sa première conférence de presse, le chef de l’Etat RD congolais a pris position en faveur de la remise de son passeport au bras droit de Moïse Katumbi, contraint à l’exil depuis plus de trois ans.

C’est depuis Bunia, en Ituri, dans l’est du pays, que Félix Tshisekedi s’est exprimé sur un sujet qui, ces dernières semaines, est devenu un véritable caillou dans la chaussure du chef de l’Etat.

« J’ai ouï dire que son passeport se trouverait à la présidence. Je ne vois pas ce que j’en ferais. Pourquoi je le garderais par devers moi. Je pense simplement qu’il y a des démarches qu’il doit faire. Qu’il les fasse », a commencé par déclarer M. Tshisekedi en réponse à une question du journaliste d’Actualité.CD, Stanys Bujakera Tshiamala.

Et le chef de l’Etat RD congolais de poursuivre : Salomon Idi Kalonda « est congolais. Il a le droit de revenir dans son pays. Contrairement à son leader (Moïse Katumbi), je ne me suis pas occupé de sa situation (…) C’est un jeune frère que je connais. Il m’a été proche un moment donné. Je n’ai rien contre lui. Il peut revenir quand il veut. Çà n’est pas un problème », a-t-il conclu.

Des propos qui contredisent frontalement ceux de son conseiller, Augustin Kabuya, lors d’une interview courant mai sur TOP CONGO FM. « Le Conseiller spécial de Moïse Katumbi ne peut avoir le passeport congolais que s’il renonce à sa nationalité belge », avait alors déclaré celui-ci. Une formule qui rappelle les années Kabila.

Cette prise de parole publique intervient dans un contexte où le chef de l’Etat a tout intérêt à reprendre à bras le corps le dossier de la décrispation politique qui a, semble-t-il, après la libération des prisonniers politiques et le retour de certains exilés, connu un coup d’arrêt. Après la répression des marches du 30 juin de l’opposition à Goma, émaillées de violences policières, l’inquiétude grandit et beaucoup redoutent de revivre la même situation que celles qui prévalaient lors des trois dernières années de présidence de Joseph Kabila.

Surtout, cette prise de parole publique est forcément engageante. Les propos de Félix Tshisekedi montrent que ce dernier est très au fait du dossier, qu’il n’en ignore pas la teneur. « A travers ses paroles, Le président Tshisekedi a montré qu’il n’hésitait pas à engager son autorité personnelle dans ce dossier. C’est une bonne nouvelle car cela laisse présager une remise rapide de son passeport à M. Kalonda. Nous y voyons un signe de la volonté du président de poursuivre avec sincérité la nécessaire entreprise de décrispation politique et tourner ainsi, sur ce plan, la page des années Kabila », commente un ambassadeur occidental, très influent à Kinshasa.