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RDC : Les proches de Salomon Kalonda Della de plus en plus inquiets face à la dégradation de son état de santé

Salomon Kalonda lors d'un meeting en 2022 à Kindu dans le Maniema, sa province d'origine dont il est l'un des grands leaders politiques © DR

Depuis bientôt une semaine, les personnes qui le souhaitent ne peuvent plus rendre visite au bras droit de Moïse Katumbi, violemment arrêté le 30 mai dernier sur le tarmac de l’aéroport de Ndili.

« Son état de santé s’est brusquement dégradé ces derniers jours », confirme une source au sein de la prison militaire de Ndolo.

Après avoir subi des examens préalables, Salomon Kalonda a été extrait de sa cellule mercredi 9 août pour des examens approfondis dans une clinique de Kinshasa.

La veille déjà, les visiteurs, toujours aussi nombreux à venir le voir, avaient été éconduits. « Salomon Kalonda n’est pas en mesure actuellement de voir qui que ce soit, m’a dit un des militaires sur place », témoigne un de ces visiteurs.

Seule exception, ce vendredi 11 août. Après avoir beaucoup insisté, Moïse Moni Della a pu finalement s’entretenir une petite dizaine de minutes (contre 45 habituellement) avec son frère. « Je l’ai trouvé très amaigri, très affaibli. Nous sommes très inquiets », confie ce politique chevronné, compagnon de route d’Etienne Tshisekedi, qui a lui-même connu la prison sous Mobutu et Kabila.

Pour l’entourage de Salomon Kalonda, ce sont les mauvaises conditions de sa détention qui seraient la cause de la dégradation de son état de santé. Contrairement aux bruits que répandent dans les médias les proches du pouvoir, Salomon Kalonda n’est pas « logé dans une cellule VIP ». « C’est grotesque. Comment peut-on écrire des choses pareilles ! », s’insurge un membre de sa famille, manquant de s’étrangler.

D’autres encore, parmi les proches de M. Kalonda, mettent en cause « les difficultés que (celui-ci aurait) en prison à suivre le traitement médical auquel il était astreint à l’extérieur ». « Certaines choses sont peut-être faites de manière intentionnelle », avance même l’un d’entre eux.

Félix Tshisekedi tenu informé « régulièrement et personnellement » du dossier

Cela fait 75 jours désormais que Salomon Idi Kalonda a été arrêté et emprisonné à la Demiap, puis à Ndolo. D’autres personnalités politiques sont également dans son cas à l’instar du député provincial Mike Mukebayi ou de Lems Omalanga.

Mais le sort réservé à M. Kalonda est particulier. C’est Félix Tshisekedi en personne qui a ordonné, dix jours auparavant, son arrestation. « En arrêtant Salomon Kalonda, qui est le véritable meneur de jeu d’Ensemble, le président espère dérégler la machine Katumbi », expliquait début juin une source au sein de la Présidence, confirmant implicitement que le dossier était purement politique.

Recontactée, cette même source assure que le président est informé « régulièrement et personnellement » de l’avancée du dossier judiciaire de M. Kalonda, ainsi que de son état de santé. Selon elle, l’affaire aurait été fixée, ce qui signifierait que le bras droit de Moïse Katumbi devrait être déféré devant son juge. Ne resterait plus qu’à en fixer la date. Tôt ou… tard.