Correspondant de Reuters, Jeune Afrique et Actualité.cd en République Démocratique du Congo, Stanis Bujakera Tshiamala a été arrêté ce vendredi 8 septembre au soir à l’aéroport de Ndjili/Kinshasa. Il s’apprêtait à prendre un vol pour Lubumbashi.
Journaliste unanimement apprécié en RDC pour ses qualités professionnelles et humaines, Stanis Bujakera a été arrêté hier, vendredi, à l’aéroport de Ndjili par deux personnes se présentant comme des officiers de police judiciaire avant, selon de premières informations, d’être conduit à l’Inspection générale de la police. Ce samedi, il demeure détenu en cellule, informe Jeune Afrique dont il est le correspondant.
« Il devait prendre son vol à 16h30, mais l’avion de la compagnie CAA était en retard. C’est à 20h30 que deux hommes se sont présentés et ont demandé de le suivre », indique un de ses proches, témoin de la scène.
A cette heure, aucune réaction officielle, aucune information quant aux motifs de son arrestation n’a été donnée. Mais il n’est un secret pour personne que la couverture faite par Stanis Bujakera ces derniers jours du « carnage de Goma » (plus de 50 morts) dans lequel les autorités sont lourdement impliquées, de même que la révélation d’une note de l’ANR mettant en cause les services de renseignements RD Congolais dans l’assassinat de l’ancien ministre et opposant Chérubin Okende le 12 juillet dernier, n’a pas été du goût du pouvoir.
Goma et Lubumbashi
Ce même « pouvoir » n’aurait pas non plus apprécié le fait que ce journaliste très suivi sur les réseaux sociaux se rende à Lubumbashi, fief de l’opposant Moïse Katumbi, à quelques heures de l’ouverture du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle. « Félix Tshisekedi et son entourage sont obsédés par Moïse Katumbi. Arrêter un journaliste au seul motif qu’il voudrait l’interviewer est de l’ordre du possible, pour ne pas dire très probable », explique un ex-conseiller à la Présidence.
L’arrestation du journaliste Stanis Bujakera, unanimement condamnée, confirme la fuite en avant autoritaire du régime de Félix Tshisekedi, près à tout pour se maintenir au pouvoir comme l’ont montré les événements dramatiques de ces derniers mois. Comme le disait un célèbre humoriste, « quand on a dépassé les bornes, il n’y a plus de limite »…