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RDC : « il faut s’interroger sur le fait de savoir si ce sont les moyens ou la volonté qui manquent pour éradiquer le phénomène ADF-NALU à Beni et dans le Nord-Kivu » (Jules Hakizumwami)

Les députés de l'assemblée provinciale du Nord-Kivu ont fait leur rentrée parlementaire lundi 1er octobre sous la présidence de Jules Hakizumwami © DR

En RDC, les députés provinciaux ont repris le chemin de l’hémicycle. Ce lundi 1er septembre, c’était en effet la rentrée parlementaire pour 26 assemblées provinciales du pays. Ce fut le cas notamment dans le Nord-Kivu.

Dans son traditionnel discours de près de 30 minutes,le président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu a brossé un tableau sombre de la situation dans cette région de l’est de la RDC.

« Dans le grand Nord de la province, nous déplorons la persistance de l’insécurité, caractérisée par la recrudescence des attaques des positions des forces armées de la RDC et par les incursions récurrentes des hommes armés dans les villages qui se soldent à chaque fois par des dégâts matériels et humains importants, prenant la forme de tueries, de pillages ou encore d’enlèvements pour ne citer que quelques exemples », a déclaré Jules Hakizumwami, le président du parlement provincial.

Ce dernier, qui a vigoureusement condamné les tueries commises en particulier à Beni ces derniers temps, a plaidé pour une intensification des opérations militaires de grande envergure dans la zone.

« La population a besoin de résultats convaincants pour justifier la présence d’autant de militaires des FARDC et des forces de la MONUSCO qui sont concentrés à Beni depuis un long moment. Or, aujourd’hui, il faut s’interroger sur le fait de savoir si ce sont les moyens ou la volonté qui manquent pour éradiquer complètement le phénomène ADF-NALU dans la province du Nord Kivu », a indiqué Jules Hakizumwami.

Pour le président de l’assemblée provinciale, le défi sécuritaire mais aussi la résistance de certaines communautés face à la riposte menée contre la propagation de l’épidémie d’Ebola (NDLR : qui s’est déclarée dans la province en août dernier) sont les deux principaux défis face auxquels les autorités civiles et militaires du pays devraient concentrer l’essentiel de leurs efforts.

Double défi sécuritaire et sanitaire

D’ailleurs, de la capacité à surmonter ces défis sécuritaires et sanitaires dépendra, selon lui, le bon déroulement des élections hypothétiquement prévues le 23 décembre prochain. Sans quoi, le processus électoral risque d’être extrêmement perturbé dans cette partie du pays, comme dans d’autres, soumises à une forte instabilité.

En attendant, le président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu a précisé, par mesure de précaution, que cette session de septembre (la dernière de cette législature en théorie) risquerait d’être interrompue afin de permettre aux députés provinciaux qui sont candidats à la députation nationale ou provinciale de faire campagne. Mais au vu du retard budgétaire et logistique pris dans l’organisation des différents scrutins prévus en décembre prochain, il n’est pas certain que ceux-ci, au final, ne siègent pas normalement tout au long de la session parlementaire…