Accueil Politique

RDC : En pleine affaire Stanis Bujakera, le « procès de la honte » de Salomon Kalonda, le bras droit de Moïse Katumbi, se poursuit

En RDC, le bras droit de Moïse Katumbi était depuis longtemps dans le viseur du régime de Félix Tshisekedi © DR

La deuxième audience du procès de Salomon Kalonda Della s’est tenue ce lundi 20 septembre à Kinshasa devant la Cour militaire. Malgré la maladie et contre l’avis de ses médecins, le bras droit de Moïse Katumbi a tenu à comparaître.

« Monsieur le président, je me présente ici devant vous contre l’avis de mes médecins car je suis malade. Malheureusement, autant la mort peut m’emporter par la maladie ; autant ce procès de la honte que je vis aujourd’hui peut m’emporter », a déclaré à l’entame de son procès Salomon Kalonda.

« Mais tout homme a ses limites », a-t-il ajouté. « Je ne pourrai pas me mettre debout pendant toute la durée de l’audience. Je vous demande donc de me permettre de m’assoir. » Dérogation accordée. Tout au long de l’audience, M. Kalonda était d’ailleurs assisté d’une infirmière pour palier à toute défaillance.

Lors des débats, ses avocats ont soulevé l’incompétence de la Cour militaire pour juger un civil. Ils ont également demandé de frapper de nullité les PV des auditions de M. Kalonda. Ils ont aussi dénoncé la tentative d’un des ambassadeurs itinérants de Félix Tshisekedi, Dany Banza Maloba, de compromettre M. Kalonda via un agent de l’ANR qui lui a envoyé plusieurs messages sur WhatsApp en lien avec le Rwanda. « A travers lui, c’est aussi Moïse Katumbi que l’on vise », a dénoncé un de ses avocats, Me Hervé Diakiese.

L’audience a finalement été renvoyée au 25 septembre prochain. Une célérité rare pour la justice RD Congolaise qui semble pressée de condamner Salomon Kalonda afin de le rendre inéligible.

Celui-ci est en effet candidat aux élections législatives nationales dans le Maniema, sa province d’origine. « Il est aussi un des grands favoris pour le poste de gouverneur », ajoute un député provincial qui le connait bien.

Jean-Marc Kabund, Stanis Bujakera Tshiamala, Salomon Kalonda…

M. Kalonda avait été arrêté le 30 mai dernier sur le tarmac de l’aéroport de Ndjili/Kinshasa avant d’être jeté dans un cachot de l’ex-Demiap. L’ordre en avait été donné quelques jours plus tôt, le 22 mai, par Félix Tshisekedi en personne. Le président RD Congolais y a sans doute vu un bon moyen de désorganiser la « machine politique » de son rival Moïse Katumbi, Salomon Kalonda étant réputé pour ses qualités de stratège.

Ce n’est qu’après une dizaine de jours et son transfert à la prison militaire de Ndolo que celui-ci a eu accès à un avocat alors que le délai légal est de 48 heures. Depuis, son entourage n’a eu de cesse de dénoncer un procès aux motivations purement politique.

La semaine dernière, M. Kalonda a été transféré à la clinique Astryd de la Gombe en raison de la détérioration de son état de santé.

Son procès intervient quelques jours après la lourde condamnation d’un autre opposant, Jean-Marc Kabund, à sept ans de prison et l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala. Difficile de ne pas voir un lien entre toutes ces affaires qui illustrent la pente répressive et autoritaire prise par le régime de Félix Tshisekedi à trois mois de la date officielle des élections.