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RDC : Devant Félix Tshisekedi, le Pape François et le Cardinal Ambongo insistent sur la tenue d’« élections libres, transparentes et inclusives »

Le Pape François salué par le Cardinal Ambongo lors de son arrivée mardi 31 janvier à l'aéroport de N'Djili Kinshasa. Les deux hommes ne tarderont pas à envoyer un message très politique à Félix Tshisekedi © Twitter / Primature RDC

Mardi 31 janvier, dans son discours au Palais de la Nation, a appelé à la tenue d’« élections libres, transparentes et crédibles ». Un message réitéré le lendemain, mardi 1er février, par le très influent Cardinal Ambongo à la fin de la messe célébrée par le Pape à N’dolo qui s’adresse au premier chef à Félix Tshisekedi, l’actuel président soupçonné de vouloir favoriser une fraude massive à l’occasion des prochaines élections pour assurer sa reconduction au pouvoir.

« Le pouvoir n’a de sens que s’il devient service. Combien il est important d’agir dans cet esprit en fuyant l’autoritarisme, la recherche de gains faciles et la soif d’argent. Et, en même temps, favoriser des élections libres, transparentes et crédibles », a déclaré lundi 31 janvier le Pape François dans son discours aux autorités au Palais de la Nation, siège de la Présidence de la République, deux heures et demie après avoir atterri à l’aéroport international de Ndjili-Kinshasa.

Le Cardinal Ambongo ovationné

Un message réitéré ce mercredi 1er février, par le Cardinal Ambongo à la fin de la grande messe, célébrée à N’dolo en présence de centaines de milliers de fidèles, peut être un million. « Votre visite intervient durant une année électorale qui est souvent source de tensions sociales et politiques. Avec le message que vous nous avez apporté (…), nous espérons voir se tenir dans notre pays des élections libres, démocratiques, transparentes, inclusives et apaisées », a dit le chef de l’Eglise catholique au Congo, profitant d’une tribune à l’audience qu’il sait internationale, sous les ovations de la foule.

Message destiné à Félix Tshisekedi

Le message très politique du Pape François et du Cardinal Ambomgo s’adresse au premier chef, tout comme celui la veille sur la corruption, à Félix Tshisekedi, soupçonné de vouloir biaiser le processus électoral pour lui permettre d’être reconduit dans son fauteuil.

Pour y parvenir, lui et son entourage ne lésinent sur aucun moyen : mis au pas de la Cour Constitutionnelle, caporalisation de la CENI, vote d’une loi électorale controversée, explosion des centres d’identification des électeurs dans son fief du Kasaï au détriment d’autres provinces, etc.

Manœuvres pré-électorales

L’actuel président est même soupçonné d’avoir tenté, en sous-main, de faire voter une loi xénophobe, n’existant nulle par ailleurs dans le monde, n’autorisant que les Congolais de père et de mère à se présenter aux élections. Dénommée « loi Tshiani », ce projet visait en réalité à exclure du scrutin, Moïse Katumbi, l’ex-gouverneur du Katanga, que beaucoup considèrent comme le grand favori.

Toutes ces manœuvres seront-elles suffisantes pour permettre à Félix Tshisekedi d’être reconduit ? Rien n’est moins sûr. En 2018, celui-ci, qui n’avait pas remporté l’élection présidentielle, a bénéficié d’une forme de mansuétude de la communauté internationale dont l’objectif essentiel résidait alors dans le départ de son prédécesseur, resté 18 ans au pouvoir. Il ne pourra plus, cette fois-ci, y compter.