En RDC, la coalition au pouvoir FCC-CACH tangue sérieusement. Chacun des deux partenaires entend présenter au plus vite son projet de loi sur la réforme électorale et sur la CENI. Le camp Kabila, mené par le ministre de la Décentralisation et des Réformes institutionnelles Azarias Ruberwa, a pris de l’avance. Son projet serait déjà ficelé alors que celui de CACH, piloté par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde, patine.
Alors que la coalition au pouvoir, apparentée dès l’origine à l’alliance de la carpe et du lapin, n’en finit plus de se déchirer en RDC, ses deux composantes se livrent dans la coulisse à une bataille fondamentale qui prend des allures de course de vitesse. L’information, éventée hier sur Twitter par notre confrère Stanis Bujakera Tshiamala, est bien exacte.
Entre le FCC et CACH, c’est à celui qui présentera le premier son projet de loi sur la réforme de la loi électorale et de la CENI. L’enjeu est énorme : il s’agit ni plus ni moins de s’assurer du contrôle des prochaines élections à venir, et donc du pouvoir qui va avec. Vital donc pour le camp Kabila comme Tshisekedi.
Si le contenu de ces projets de loi respectifs n’a pas encore été dévoilé, on sait cependant, de sources internes au FCC, que Joseph Kabila entend orienter le texte de telle sorte que celui-ci lui permette d’écarter ses alliés, qui, dans son esprit, se sont toujours révélés encombrants car trop gourmands, à l’instar de Bahati Lukwebo (AFC). Une volonté en ligne avec les discussions qui se sont tenues lors de la dernière réunion du FCC au sujet de l’éventuelle transformation de ce regroupement de partis en parti politique.
Cette volonté de mouvement centripète s’observe également du côté de l’UDPS qui a demandé à ses alliés de se fondre dans le parti. Si certains d’entre eux ont d’ores et déjà accepté à l’instar de l’Alliance pour le Développement et la République (ADR) de François Muamba Tshishimbi, le président de la commission politique, administration et juridique et droits humains du Sénat, d’autres, en revanche, ont poliment refusé, à commencer par l’UNC de Vital Kamerhe.
On sait également, s’agissant de ces projets de loi en cours d’élaboration, que l’un des deux est bien plus avancé que l’autre. En l’occurrence, celui du FCC, piloté par le ministre de la Décentralisation et des Réformes institutionnelles, Azarias Ruberwa, qui est pratiquement ficelé alors que celui censé être concocté par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde a connu un sérieux retard à l’allumage.
Chacun des deux camps espèrent pouvoir déposer sa version du projet de loi à l’Assemblée nationale lors de la prochaine session parlementaire en mars prochain, après présentation en conseil des ministres. Entre les deux partenaires, les débats s’annoncent houleux.