La résidence kinoise de l’opposant Moïse Moni Della, compagnon de route de feu Etienne Tshisekedi et ancien vice-ministre de l’information, a fait l’objet d’une tentative d’intrusion ce vendredi 2 juin après-midi de la part d’une centaine d’individus. Un incident sous forme d’avertissement, sans doute provoqué par les partisans de Félix Tshisekedi, lié à l’arrestation trois jours plus tôt de son jeune frère, le bras droit de Moïse Katumbi, Salomon Idi Kalonda Della.
Ce vendredi 2 juin, aux environs de 15 heures dans le quartier Ma campagne, district aisé de la commune de Ngaliema à Kinshasa, une centaine d’individus se sont massés à l’entrée de la résidence de Moïse Moni Della, frère aîné de Salomon Kalonda.
Ces individus ont été décrits comme des « Wewa », des taxi-moto, souvent recrutés par le parti au pouvoir pour accomplir de basses besognes. Mais parmi eux, selon plusieurs témoins, se trouvaient des éléments des Forces du progrès, la « milice » de l’UDPS, le parti au pouvoir, qui s’est illustrée le 20 mai dernier dans la brutale répression de la marche de l’opposition dans la capitale RD congolaise.
Prétextant un obscur vol de moto qui serait survenu, selon eux, devant puis à l’intérieur de la résidence de Moïse Moni Della (après qu’ils aient changé de version), ces individus, décrits comme véhéments et violents, ont cherché à pénétrer dans la résidence de M. Moni Della.
Après avoir tenté de parlementer, celui-ci, à 15h30, s’est résolu à appeler les forces de police. Trois policiers sont finalement arrivés… 1h30 plus tard, vers 17h00. Il faudra attendre encore une bonne heure pour que la situation commence à s’apaiser.
On lui reprochait de « trop parler aux médias »
Cet incident, inédit dans ce quartier huppé et calme, de Kinshasa intervient trois jours après l’arrestation brutale du jeune frère de Moïse Moni Della, Salomon Kalonda. Ces derniers jours, M. Moni Della avait reçu des menaces. On lui reprochait notamment de « trop parler dans les médias de l’affaire de son jeune frère (Salomon Kalonda, NDLR) ».
Selon des sources sécuritaires, qui ne cautionnent pas les dérives actuelles, il s’agit clairement d’une « opération d’intimidation « .
Cet (énième) épisode témoigne de la dégradation rapide du climat politique en RDC alors que Félix Tshisekedi est prêt à tout (entretien d’une milice, tribalisation de l’appareil politique et administratif, répression des opposants…) pour se maintenir au pouvoir. Au risque de plonger le pays dans le chaos.
