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RDC : Après avoir échoué à imposer la candidature de Denis Kadima à la présidence de la CENI, les pro-Tshisekedi poussent désormais celle du directeur de cabinet de Christophe Mboso

Le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso, à la manœuvre pour tenter d'imposer à la tête de la CENI une personnalité pro-Tshisekedi © DR

L’entourage du président Félix Tshisekedi qui n’avait pas ménagé ses efforts pour imposer, en vain, la candidature de Denis Kadima à la tête de la CENI en le faisant adouber par six confessions religieuses, a changé son fusils d’épaule. C’est désormais la candidature de Samuel Mbemba Kabuya, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso que les proches du chef de l’Etat RD congolais vont tenter de pousser. Avec le même objectif : installer un affidé à la tête de cette institution clé en vue de l’élection présidentielle de 2023.

L’enjeu en vaut tellement la chandelle (un second mandat présidentiel en 2023) que les pro-Tshisekedi se sont rapidement remis de leur échec cette semaine.

Après avoir vainement tenté, via 6 des 8 confessions religieuses, un passage en force mardi pour imposer leur candidat à la tête de la CENI, Denis Kadima, un stratagème déjoué par les Églises catholiques et protestantes, les proches du chef de l’Etat RD congolais se sont rapidement mis en chasse de l’oiseau rare.

A la manœuvre, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso. Celui-ci a convaincu ses collègues, sans guère de difficulté, que son directeur de cabinet, Samuel Mbemba Kabuya, originaire comme Tshisekedi et Kadima du Kasaï, serait le meilleur recours.

Il n’a fallu que quelques heures pour obtenir « en haut-lieu » le feu vert. Dans la foulée, le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Guylain Nyembo, a téléphoné aux responsables de la Commission d’Intégrité et de Médiation Electorale (CIME) pour les convoquer, toute séance tenante, à une réunion. Objectif : tester la candidature du nouveau poulain de l’écurie présidentielle.

Mais au sein du camp Tshisekedi, les avis sont partagés sur cette démarche. « Samuel Mbemba, c’est Denis Kadima en tout aussi partisan mais en moins compétent », déplore un responsable de l’UDPS, canal historique. « La ficelle est un peu grosse. Comment ce qui n’a pas marché avec Ronsard Malonda, puis avec Denis Kadima, fonctionnerait avec Samuel Mbemba Kabuya ? », fait mine de s’interroger, sceptique, un ministre de l’UDPS au sein du gouvernement de Sama Lukonde. Un autre encore, membre du cabinet présidentiel et fervent croyant, pointe le risque de « se mettre à dos les Églises catholiques et protestantes qui représentent l’écrasante majorité des fidèles et dont l’influence est très grande dans le pays ».

Mais pour les proches de Félix Tshisekedi, fébriles quant à la capacité de leur champion à remporter à la régulière l’élection présidentielle de 2023, probablement en raison d’une base électorale étriquée qui s’est encore érodée ces deux dernières années du fait d’un mauvais bilan, la fin semble justifier (tous) les moyens.