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RDC : Adversaire le plus redouté par Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi annonce sa candidature à la présidentielle de 2023

Moïse Katumbi a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2023 en RDC ce vendredi 16 décembre 2022 © Impression écran/RFI-France 24

Personnalité politique la plus populaire dans son pays, le dernier gouverneur de l’ex-Katanga a annoncé ce vendredi 16 décembre, lors d’une interview sur RFI et France 24, sa candidature à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023 en République démocratique du Congo.  

« Je suis candidat, car la situation du Congo est chaotique (…) Je dois sauver un peuple en danger », a déclaré sans détour Moïse Katumbi.

Celui-ci entend « reconstruire l’armée et la sécurité du pays (…), créer des emplois et refaire les infrastructures ». Une nécessité car « le bilan du président Tshisekedi est très mauvais, chaotique », cingle-t-il. Et d’assurer : « J’ai une vision et un programme ».

Conséquence de cette décision, Moïse Katumbi annonce qu’il quitte l’Union sacrée, une coalition hétéroclite constituée il y a deux ans pour soutenir le pouvoir en place. « J’ai donné des conseils en interne. J’ai proposé un cahier des charges qui n’a pas été considéré », a t-il regretté.

Atouts

De tous les possibles candidats à l’élection présidentielle, Moïse Katumbi est de loin le plus craint par Félix Tshisekedi, président impopulaire au bilan famélique qui doit son poste non à son élection mais à la grâce de son prédécesseur.

« Si l’élection est un tant soit peu régulière ; ou, pour le dire autrement, si le niveau de fraude n’est pas exagéré comme ce fut le cas en 2018, alors Moïse Katumbi ne peut que l’emporter », assure un haut-diplomate occidental en poste à Kinshasa.

De fait, M. Katumbi, qui est aussi le président de l’emblématique club de football du Tout Puissant Mazembe, parfois qualifié d’ « équipe nationale bis » en RDC, jouit d’une forte popularité.

Son passage au gouvernorat du Haut-Katanga (de 2007 à 2015) constitue la principale, peut-être même la seule, expérience de gestion publique réussie au Congo depuis l’Indépendance du pays en 1960.

Enfin, M. Katumbi peut compter – notamment mais pas seulement – sur le soutien de l’est du pays, là où se trouvent les principales réserves de voix.

Félix Tshisekedi et son entourage le savent. Ils n’ont d’ailleurs pas attendu l’annonce de sa candidature pour commencer à mettre des bâtons dans les roues de M. Katumbi comme le montrent les menaces et pressions récemment exercées sur le président du Tribunal de Commerce de Lubumbashi, poussé à la démission.

« Je me défendrai et j’irai jusqu’au bout », a prévenu Moïse Katumbi pour qui ces manœuvres, répliques quasi-exactes de celles dont il fut victime entre 2016 et 2018, ont des allures de « déjà vu ».