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RDC : A peine radié du FCC, Modeste Bahati déjà sous la menace d’un procès

Pour avoir osé briguer le poste de président du Sénat, le sénateur Modeste Bahati Lukwebo est dans le viseur de la Kabilie © DR

Une plainte, déposée le 30 janvier 2019, a été opportunément réactivée mardi 16 juillet contre le désormais ex-président de l’AFDC qui briguait le poste de président du Sénat. Des méthodes qui rappellent celles réservées par Joseph Kabila à ses opposants. 

Sale temps pour Modeste Bahati. Tel Icare, en voulant se rapprocher du soleil, il s’est brûlé les ailes. L’intéressé s’est en effet entêté à briguer la présidence du Sénat contre le candidat de Joseph Kabila, l’encore ministre de la Justice Thambwe Mwamba.

Mal lui en a pris. Il a été définitivement radié du Front commun pour le Congo (FCC). La décision a été prise lundi 15 juillet à Kinshasa, à l’issue d’une réunion de la conférence de présidents des partis et regroupements politiques du FCC, la plateforme de Joseph Kabila. Pire, il a, dans la foulée, été éjecté de la présidence de son parti, lâché par ses compagnons partis à la soupe (voir document ci-dessous).

Mais il y a pire encore. Modeste Bahati est désormais sous le coup d’une action en justice. Une plainte déposée contre lui le 30 janvier dernier par un entrepreneur gabonais, suite à un litige commercial, vient d’être fort opportunément réactivée (voir document ci-dessous).

Un procédé qui rappelle les méthodes réservées par Joseph Kabila à ses opposants. « Qui veut tuer son chien dit qu’il a la rage ? », s’exclame un opposant. « C’est toujours la même mécanique. Quand vous vous opposez à Kabila, on dédouble votre parti, puis on vous colle un procès. Demain, vous verrez, on accusera même Bahati de posséder la double nationalité », pari cet élu national de la région de Kinshasa.

Pourtant, dans le reste de la classe politique RD congolaise, rares sont ceux à pleurer sur le sort de Bahati, un ex-ministre de l’Economie et désormais ex-président de l’AFDC, l’un des deux piliers du Front Commun pour le Congo avec le PPRD. « Si Bahati était parti plus tôt du FCC, en mars – avril, au moment où un informateur devait être nommé pour rechercher une majorité, qu’il avait cherché à faire alliance avec notre plateforme CACH, à ce moment-là, nous l’aurions sans doute accueilli à bras ouverts car cela aurait permis de contrer les kabilistes à l’Assemblée nationale. Mais aujourd’hui, c’est trop tard. C’est l’intérêt personnel de Bahati, son ambition, qui l’ont poussé à agir ainsi. Tout ça n’a rien à voir avec la grande politique. Les Congolais, il s’en fout ! », cingle un membre influent de CACH, originaire comme Bahati du Sud-Kivu.