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RDC : à cause de l’insécurité, le parc national des Virunga perdra 80 % de ses recettes cette année

Le chargé de communication de l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) au Nord-Kivu, Joël Mwengamulay © DR

Les activités touristiques dans le parc national des Virunga, classé au patrimoine mondial de l’humanité et 16ème attraction du monde, sont toujours suspendues depuis le 4 juin 2018 en raison de la forte insécurité qui y règne. La présence de plusieurs groupes armés, étrangers et locaux, dont les FDLR et différents groupes Maï-Maï, y a été relevée. 

A l’occasion de la journée internationale du tourisme ce jeudi 27 septembre, le chargé de communication de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) au Nord-Kivu,, Joël Mwengamulay, a indiqué que les activités touristiques dans le parc national des Virunga dans l’est de la RDC avaient été suspendues après que plusieurs convois de touristes ont été la cible d’attaques d’hommes armés.

4,4 millions dollars de perte en 2018 à cause de l’insécurité

« La situation sécuritaire nous a imposés de mettre un frein à nos activités touristiques. Depuis, nous faisons beaucoup d’efforts pour sécuriser les parcours empruntés par les touristes avec l’appui des nos partenaires (armée, ANR…) », a déclaré Joël Mwengamulay.

« Cependant, la fermeture de ces activités depuis le mois de juin nous a engendré un important manque à gagner, pour nous et nos partenaires locaux. Ce manque à gagner est difficile à chiffrer. Nous avions cependant prévu de réaliser un chiffre d’affaires annuel de 5 500 000 dollars en 2018. Or nous estimons que nous n’atteindrons pas, loin de là, cet objectif. Notre manque à gagner devrait être en 2018 de l’ordre de 80 % du montant prévisionnel de notre chiffre d’affaires, soit 4,4 millions de dollars », a-t-il ajouté.

Et ça n’est pas tout, a-t-il précisé. « A cela, il faut ajouter le manque à gagner pour les restaurateurs, les transporteurs, les hôteliers, les guides et toutes les autres personnes qui n’avaient que cette activité comme source de revenu », a-t-il fait observer.

Les activités touristiques dans le parc national des Virunga ne pourront reprendre qu’une fois que la sécurité sera garantie pour les touristes. Mais à court terme, cela semble difficilement envisageable. Selon de nombreux témoignages, des dizaines d’hommes armés opèrent chaque jour dans ce parc sans être inquiétés. Et il y a une semaine, cinq femmes ont été violées dans la localité de Rusayo en territoire de Nyiragongo. Les auteurs présumés de ces crimes seraient des… gardes du parc.