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Présidentielle en RDC : Six ans après Kabila, Tshisekedi s’oriente lui aussi vers un glissement

Félix Tshisekedi suit les pas de Joseph Kabila qu'il voue pourtant aux gémonies en public (photo prise en janvier 2019) © DR

Après celui du PNUD publié en septembre, un autre rapport, sorti mardi 18 octobre, sous l’égide du Groupe d’études sur le Congo et de l’Institut congolais de recherche Ebuteli, indique que, selon toute probabilité, l’élection présidentielle prévue en 2023 n’aura pas lieu dans les délais.

Il n’y aura pas de miracle. Sauf improbable retournement de situation, l’élection présidentielle en RDC n’aura, comme la fois précédente, pas lieu dans les délais prévus par la Constitution, autrement dit d’ici la fin 2023.

Après le PNUD en septembre, c’est aujourd’hui au tour du GEC et de l’Institut Ebuteli de l’écrire noir sur blanc dans un rapport (remarquable) sorti mardi 18 octobre.

Invité le lendemain sur RFI, l’un de ses auteurs, Éthiel Batumiké, s’en est expliqué. « Tout observateur averti se rend compte qu’il est difficile de respecter les délais, et si on respecte les délais, c’est clair qu’on aura des élections bâclées comme nous le disons dans le rapport, et nous ne sommes pas les seuls à le dire. Le rapport qui a été commandé par le PNUD, auquel vous (Christophe Boisbouvier) avez fait allusion lors de votre entretien avec le Président de la république [le 24 septembre 2022], va aussi dans le même sens que nous. »

Et Éthiel Batumiké d’insister sur le fait que cette perception repose sur « des faits (…) réels, qui sont vérifiables »« Aujourd’hui, il y a un problème de financement, avant qu’on espère aller aux élections, mais aussi comment est-ce qu’on peut être très optimistes à ce point d’avoir des élections lorsqu’on n’a pas encore de calendrier électoral ? Et il faudrait avoir un calendrier électoral pour plus de transparence, et il faudrait que la CENI fasse beaucoup plus de cadre de concertation qui sont inclusifs, où toutes les parties prenantes pourront participer pour que des propositions d’amélioration soient faites. L’enjeu de ce processus électoral ne se résume pas dans le respect des délais, mais bien plus dans la crédibilité et la transparence de ce processus », a souligné le chercheur au micro de RFI.

L’ex-cabinet d’Edem Kodjo contacté

De récents développements dans l’actualité semblent lui donner raison. Depuis une dizaine de jours, Félix Tshisekedi a entrepris de sensibiliser l’Union africaine sur l’éventualité d’un glissement du calendrier électoral en RDC. L’ex-cabinet d’Edem Kodjo, ancien premier ministre du Togo qui a piloté le dernier dialogue (d’ailleurs bâclé) de ce type en RDC (c’était en 2016) a été contacté par la Présidence congolaise. Un des membres de ce cabinet séjourne actuellement dans la capitale, Kinshasa.

En RDC, Félix Tshisekedi qui clamait haut et fort vouloir tourner la page Kabila suit plus que jamais son exemple.