Invité ce lundi 26 décembre au matin sur RFI, le président de la CENI, Denis Kadima, a rejeté les accusations de favoritisme dont il est l’objet depuis plusieurs semaines en rapport avec l’implantation des centres d’identification des électeurs sur le territoire. Que disent véritablement les chiffres ? Voici la réponse.
« Aucune province n’a perdu (de centres d’identifications). Au contraire, toutes les 26 provinces ont gagné quelque chose », s’est défendu M. Kadima ce lundi matin au micro de RFI.
En réalité, le président de la CENI joue sur les mots. Certes, aucune province ne compte moins de centres d’enrôlement en 2023 qu’en 2018.
Mais là n’est pas le sujet. Le problème réside dans le fait que, d’une province à l’autre, la différence d’augmentation du nombre de centres d’identification supplémentaires est… gigantesque.
C’est l’espace Kasaï, fief de Félix Tshisekedi, qui se taille la part du lion. Dans le Kasaï central, l’augmentation du nombre de bureaux d’enrôlement est de 48,5 % ; de 54,7 % dans le Kasaï oriental et de… 56,7 % dans le Lomami (644 bureaux en 2018 contre 1009 en 2023) !
Kinshasa qui compte également une forte diaspora kasaïenne n’est pas en reste avec 48,2 % d’augmentation.
De même que les alliés de M. Tshisekedi, sur lesquels il compte pour s’imposer. Dans le Kwango (espace Bandundu), la province d’origine du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, l’augmentation du nombre de bureaux d’enrôlement est de 47,6 % (843 bureaux en 2018 contre 1244 en 2023).
A l’inverse, les provinces réputées hostiles au chef de l’Etat sont certes en progression comme l’affirme M. Kadima, mais dans des proportions qui n’ont rien à voir avec celles enregistrées au Kasaï.
Ainsi, dans la Tshopo, l’augmentation n’est que de 0,3 % (648 bureaux en 2018 contre 650 en 2023) . C’est encore pire au Nord-Kivu où le nombre de bureaux d’identification des électeurs ne progresse que de 0,2 %…