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Présidentielle 2023 en RDC : L’avertissement des Etats-Unis à Félix Tshisekedi

Le président Félix Tshisekedi tenté de "glisser" à l'instar de son prédécesseur Joseph Kabila ? © DR

Lundi, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le président RD congolais évoquait la possibilité d’un « glissement », c’est-à-dire d’un report de l’élection présidentielle au-delà de 2023. Il a, dès le lendemain, été rappelé à l’ordre par les Etats-Unis. 

Si certains partisans de Félix Tshisekedi, prompts à chausser en toutes circonstances leurs lunettes roses, ont voulu y voir un message de soutien, Il n’en est rien. C’est bien un avertissement qu’ont envoyé les Etats-Unis.

Hier, mardi 30 juin, à l’occasion du 61ème anniversaire de l’Indépendance du pays, le secrétaire d’Etat américain (équivalent du ministre des Affaires Étrangères), Anthony Blinken, profitant de la fête de l’Indépendance en RDC, a, de manière indirecte mais on-ne-peut-plus-clair, rappelé à l’ordre le président Félix Tshisekedi.

« Nous saluons les efforts du président Tshisekedi et du nouveau gouvernement congolais pour mettre en œuvre des réformes qui reflètent la volonté du peuple congolais, y compris les préparatifs d’élections libres et équitables en 2023 », a-t-il écrit dans un communiqué.

Une manière de rappeler que pour les Etats-Unis, le respect des délais constitutionnels pour la tenue de l’élection présidentielle n’est pas une option, susceptible ou non d’être levée, mais une obligation.

Cette mise au point, qui tient lieu de rappel à l’ordre de la part de la superpuissance mondiale, intervient 24 heures à peine après les propos controversés de Félix Tshisekedi au magazine Jeune Afrique.

« Ce sont les membres de la CENI qui vont nous dire si les délais pourront être tenus ou non », a déclaré le président RD congolais. Des propos qui ont eu l’heur d’irriter la diplomatie américaine. « C’est à la CENI de s’adapter à la Constitution et non l’inverse », rappelle, passablement agacé, un haut responsable du département d’Etat.

« Joseph Kabila s’était octroyé trois ans de mandat supplémentaires », rappelle-t-il, avant de promettre : « nous serons cette fois-ci extrêmement vigilants. »