Cette année, les mesures de protection sanitaire ont été renforcées dans les établissements scolaires pour prévenir la propagation du virus qui a fait son apparition début août dans cette province de l’est du pays.
Par l’un de nos correspondants à Goma, Augustin Mosange
En ce lundi 3 septembre, jour de rentrée scolaire, les enfants vêtus en bleu et blanc ont pris d’assaut les grandes artères de la ville de Goma. Malgré la conjoncture économique difficile, la plupart des parents se sont saignés aux quatre veines pour offrir à leurs enfants une « rentrée » digne de ce nom.
François, un homme d’une cinquantaine d’années, croisé au volant de sa voiture après avoir déposé son fils et sa fille à l’école en ce premier jour de classe, dit avoir fait son maximum afin d’offrir une année scolaire normale à ses enfants. « Ils ont besoin d’affaires et de fournitures neuves. C’est important pour eux vis-à-vis des autres élèves, notamment les premiers jours. Cette année, les préparatifs n’ont pas été faciles. Mes enfants n’ont pas encore tout ce dont il leur faut mais j’ai bon espoir qu’avant la fin de la semaine j’aurai pu réunir le nécessaire », nous dit François avant d’évoquer son inquiétude au sujet des mesures sanitaires mises en place dans les écoles en raison de l’épidémie d’Ebola qui sévit dans le Nord-Kivu. Bien que destinées à prévenir l’apparition du virus, celles-ci ont un effet anxiogène sur les parents.
Dans le cadre de sa tournée sur le territoire de Nyiragongo au nord de la Ville de Goma, Adèle Bazizane Maheshe, la ministre provinciale de l’Education a annoncé le renforcement des mesures de protection sanitaire dans les écoles. Devant une classe d’une trentaine d’enfants, elle se veut rassurante. « Nous nous sommes mis d’accord avec mon collègue, le ministre provincial de la santé, afin, comme vous l’avez remarqué, de renforcer les mesures de protection sanitaire dans toutes les écoles de la province. Vous devrez désormais tous vous laver les mains chaque matin avant d’entrer en classe avec du savon. Chaque école devra réserver une salle pour la mise en quarantaine des enfants qui auront une température supérieure à 36 degrés […] Chaque matin également, il y aura un relais communautaire qui se chargera de prélever la température des enfants », a indiqué la ministre provinciale.
Accompagné du conseiller du ministre national de l’Enseignement primaire et secondaire et des membres du comité provincial de l’éducation, Adèle Bazizane a transmis le même message dans l’ensemble des écoles qu’elle a visitées en ce jour de rentrée. Elle a également promis de se pencher sur la pratique – interdite mais très répandue – de la vente des fournitures scolaires dans les écoles, qu’elle a qualifiée d’escroquerie. La ministre provinciale a invité les parents à dénoncer les chefs d’établissement qui s’y livreraient.