Accueil Société

Nord-Kivu : le procès du seigneur de guerre Tabo Taberi Cheka s’ouvre bientôt à Goma

L'ancien chef rebelle, Tabo Taberi Cheka, demandant pardon à genou au gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, en juillet 2017 © DR

L’ancien chef rebelle Tabo Taberi Cheka du mouvement rebelle NDC Nduma (Defense of Congo) a été ramené mardi 13 novembre à Goma où son procès doit s’ouvrir dans les tout prochains jours. Ce seigneur de guerre est notamment poursuivi pour crimes contre l’humanité (viol et recrutement d’enfants) et crimes de guerre. 

Par Pacheco Kavundama, l’un de nos correspondants à l’est de la RDC 

A l’aéroport international de Goma un dispositif sécuritaire a été mis en place, le commandant de la 34ème région militaire et les responsables de  l’agence nationale de renseignement (ANR) étaient présents pour l’occasion afin de superviser le retour du prévenu.

Réagissant à cette nouvelle, la société civile du Nord-Kivu a dit attendre avec impatience l’ouverture de ce procès car c’est dans cette province de l’est de la RDC que beaucoup de crimes ont été commis. Ce fut le cas notamment dans les territoires de Walikale et de Masisi. Son président, John Banyenye, demande à la justice d’accélérer la procédure pour que justice soit faite et que les victimes soient rétablies dans leurs droits. « Nous demandons aux instances judiciaires d’accélérer la procédure pour que ce criminel soit condamné le plus tôt possible et qu’il réponde enfin de ses actes », a déclaré le président de la société civile du Nord-Kivu.

C’est en juillet 2017 que ce chef rebelle s’était rendu aux forces de la MONUSCO à Mutongo, dans le territoire de Walikale, avant d’être transféré à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu à l’est de la RDC avant d’être conduit à Kinshasa. L’homme était en effet recherché par le gouvernement congolais depuis plusieurs années.

« L’ouverture du procès de Tabo Tanteri Cheka est un signal fort à l’endroit des autres chefs de guerres qui sévissent dans la région », a souligné John Banyenye. « Nous sommes entrain d’interpeller les autres seigneurs de guerres qui sont encore dans la forêt où ils continuent de semer la terreur contre la population. Eux aussi, un jour, vont connaitre le même sort s’ils ne veulent pas revenir à la raison. Ils doivent se rendre et mettre un terme aux activités des groupes armés », a-t-il déclaré.

Tabo Taberi Cheka était depuis 2011 sous le coup d’un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité émis par les autorités judiciaires congolaises pour sa responsabilité présumée dans des viols massifs. Son nom figure également sur la liste des personnalités congolaises soumises à des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies. Le présumé criminel est arrivé à Goma accompagné de l’un de ses complices. Les deux hommes ont été directement envoyés à la prison centrale de Goma Munzenze en attendant l’ouverture de leur procès.