Le procès du chef rebelle Tabo Taberi Cheka du mouvement rebelle Nduma Defense of Congo s’est ouvert mardi 27 novembre devant la cour opérationnelle militaire dans le chef-lieu du Nord-Kivu.
Par Pacheco Kavundama, l’un de nos correspondants à l’est de la RDC
Ce sont 4 prévenus qui se sont présentés à la barre lors de l’ouverture de ce procès. Ils sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour avoir enrôlé de force des enfants dans leur mouvement armé, ainsi que violé de nombreuses femmes. Des crimes commis dans le territoire de Walikale.
Tabo Taberi Cheka, leur chef de fil, a pris d’emblée la parole pour émettre quelques réserves sur le caractère équitable de son procès. « La fois dernière, je vous ai présenté quelques préalables concernant le choix de mes avocats, la possibilité pour les témoins que je cite à décharge de déposer et l’amélioration de nos conditions de détention pour que nous soyons prêts à nous préparer à ce combat judiciaire », a expliqué Cheka au président de la cour.
Et celui-ci d’ajouter : « si je n’obtiens pas de réponse favorable de la cour militaire opérationnelle, ainsi que des organisations présentes dans la salle, je vous demanderai, président, une remise d’un mois afin que je vois si les avocats qui m’ont été commis d’office pour ma défense me satisfont ou pas. »
Compte tenu de ces demandes, la cour a renvoyé le procès au 6 décembre prochain, le temps notamment pour les prévenus de recruter d’autres avocats.
Plusieurs personnalités du Nord-Kivu ont assisté à ce premier jour de procès. C’est le cas notamment du gouverneur de la province, Julien Paluku. Pour lui, le fait que Cheka soit traduit devant ses juges, est un élément de satisfaction pour la population du Nord-Kivu.
« Lorsque aujourd’hui on voit Cheka, que l’on croyait intouchable, immobilisé entre 4 murs, et n’en sortir que pour voir ses juges, c’est un signal fort de lutte contre l’impunité dans cette province du Nord-Kivu », veut croire le gouverneur.
Reste que de nombreux autres chefs rebelles continuent de perpétrer des crimes en différents points du territoire du Nord-Kivu. C’est le cas en particulier à Beni où l’insécurité, déjà très forte, n’a cessé d’augmenter ces derniers mois. Au grand dam de la population qui oscille entre colère et désespoir face à l’impuissance ou au manque de volonté des autorités.