Ce jeudi 8 novembre, les activités académiques ont été fortement paralysées dans les universités et établissements de formation supérieure de Goma. Les étudiants ont en effet manifesté en signe de solidarité avec ceux de Beni ville et territoire qui n’ont pas encore repris les cours à cause de l’insécurité très forte qui règne dans cette partie nord du Nord-Kivu.
Par Pacheco Kavundama, l’un de nos correspondants à l’est de la RDC
A l’Université de Goma où il y a eu des troubles ce matin, la police est venue rétablir l’ordre en dispersant les manifestants. Quelques étudiants ont été arrêtés. Ceux-ci souhaitaient faire une marche partant du rond point Signers, passant devant la Monusco, direction le gouvernorat pour déposer un memorendum contenant un certain nombre de demandes à l’endroit des autorités. Mais cette marche n’ayant pas été autorisée par la mairie, la police a dispersé les manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes avant même que celle-ci ne débute.
Peu après, la coordination des étudiants du Nord-Kivu s’est rendue au centre de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC, section du Nord-Kivu) pour expliquer les raisons de leur mouvement.
« Nous entendons faire preuve de solidarité avec les étudiants de Beni ville et Beni territoire. Il s’agit de demander le retour de la paix et de la sécurité, pas seulement au Nord-Kivu mais sur toute l’étendue de la RDC. En tant qu’étudiants de Goma, nous avons décidé de suspendre nos activités jusqu’à ce que la paix retourne à Beni et que les étudiants qui ont été arrêtés aujourd’hui soient libérés sans condition », a déclaré le président de la coordination provinciale des étudiants du Nord-Kivu, Stéphane Kakule Mathe.
D’autres actions d’ampleur sont envisagées par les étudiants de Goma si jamais les autorités ne rétablissent pas la sécurité dans la zone de Beni. « Ces actions de grande envergure que nous allons mener ne concerneront pas seulement la province du Nord-Kivu mais l’ensemble du pays. Nous demandons aux autorités académiques et politico-administratives de nous soutenir car la paix concerne tout le monde », a indiqué le collectif d’étudiants.
Alors que des élections générales sont prévues en RDC le 23 décembre prochain, de tels mouvements estudiantins sont particulièrement redoutés par les autorités.
A noter toutefois que, durant cette période, seuls les enseignements ne seront pas dispensés. Les étudiants qui doivent passer leur deuxième session le feront normalement.