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Nord-Kivu : 4 femmes violées en moyenne par mois dans le groupement de Rusayo

Le poste de santé de Rusayo au Nord-Kivu © Pacheco Kavundama
Notre reporter sur place a dialogué avec des professionnels de santé. Édifiant. 
Par Pacheco Kavundama, l’un de nos correspondants à l’est de la RDC 

Situé dans le territoire de Nyiragongo au nord de la ville de Goma, le groupement de  Rusayo fait face à une foultitude de problèmes. Non seulement il n’y a aucune source d’eau pour approvisionner les quelques 9 000 habitants, mais l’insécurité y règne en maître.

Interrogée par notre correspondant sur place, une infirmière titulaire au poste de santé de Rusayo, Rehema Mapendo, nous a indiqués qu’au moins 4 femmes sont violées chaque mois dans ce groupement par des hommes armés qui n’ont à ce jour toujours pas été identifiés.

La plupart des victimes ont été surprises alors qu’elles étaient dans les champs entrain de cultiver ou bien de chercher du bois de chauffe. « Les cas de viol sont hélas très fréquents dans le groupement de Rusayo. Nous recevons beaucoup de victimes, au minimum 4 par mois », déclare cette infirmière.

Rehema Mapendo,, infirmière titulaire au poste de santé de Rusayo © Pacheco Kavundama

Mais les viols ne visent pas seulement les femmes. « Certes, les d’enfants violés sont moins fréquents. Mais on en déplore tout de même un tous les six mois », indique cette professionnelle de santé.

Parlant du poste de santé de Rusayo, Rehema Mapendo évoque ses conditions de travail très difficile. « Les infirmiers ne sont presque tous pas payés ; il n’y a pas de lits assez de lits pour l’hospitaliser les malades et pas de courant électrique la plupart du temps. En outre, l’éclairage n’est pas suffisant. Nous pratiquons les accouchements la nuit avec des lampes à pétrole ou des torches, et parfois même avec des téléphone portables », ajoute-t-elle d’un ton presque résigné.

Construit en planches, le poste de santé de Rusayo enregistre 25 à 30 naissances chaque mois, malgré des conditions de travail très difficiles.