Les écoles resteront fermées ce 31 octobre 2018 et ce, jusqu’à nouvel ordre, sur toute l’étendue de la ville de Beni et de Beni territoire. En cause, l’insécurité grandissante qui frappe cette partie de l’est de la RDC depuis maintenant quatre ans.
Par Pacheco Kavundama, l’un de nos correspondants dans l’est de la RDC
Comme le rappelle Pascal Muliwavyo, le secrétaire permanent du syndicat national des enseignants des écoles catholiques du Congo – district de Bungulu, c’est après une manifestation de colère des élèves, les 9 et 10 octobre dernier, pour demander le rétablissement de la paix à Beni ville et Beni territoire que le SYNECAT a décidé, compter du 11 octobre, de suspendre les cours jusqu’à ce que la situation sécuritaire dans les environs ne s’améliore.
Joint par téléphone ce mardi, Pascal Muliwavyo souligne que les enseignants de Beni n’attendent rien du gouvernement, si ce n’est le minimum : la sécurité. « Nous n’avons pas beaucoup de choses à demander au gouvernement. Nous voulons juste qu’il assume sa responsabilité en instaurant la paix et la sécurité qui sont les prealables indispensables afin de permettre une éducation de qualité« , dit-il.
Ce mardi matin, sur Radio Okapi, la radio onusienne qui émet depuis Kinshasa, la capitale, le ministre congolais de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel, Gaston Musemena, a déclaré être préoccupé par la suspension des cours dans la ville et le territoire de Beni. « J’approuve la démarche des syndicats d’enseignants qui vise à faire pression sur le gouvernement en vue de rétablir la sécurité. Le gouvernement justement est entrain de faire tout ce qui lui est possible pour remédier à cette situation. Ces enseignants n’ont donc pas à être condamnés. Ils veulent juste faire leur travail dans des conditions normales », a indiqué Gaston Musemena.
L’année scolaire en RDC a été ouverte début septembre dernier, mais les cours ont été suspendus dans la ville et le territoire de Beni seulement quelques jours après. Certains parents, craignant pour l’éducation de leurs enfants, les ont envoyés dans d’autres villes pour étudier et ainsi ne pas perdre le bénéfice de cette année scolaire 2018-2019.
Les parents qui n’ont pas eu cette possibilité craignent déjà une année blanche. Le ministre de l’EPSP a toutefois tenté de les rassurer. « Le gouvernement prendra toutes les dispositions pour que les enfants de Beni ne soient pas sacrifiés. Je vous rappelle que nous avons connu une situation pareille au Kasaï et en ituri et le gouvernement avait alors pris l’ensemble des dispositions nécessaires pour que le temps perdu soit rattrapé« , a-t-il indiqué.
En raison de la situation sécuritaire actuelle, si d’aventure les cours reprennaient dans cette partie de la RDC, le calendrier scolaire devrait inévitablement être réaménagé. Il est dès lors fort à parier que les élèves n’aient droit ni aux vacances de Noël, ni à celles du nouvel An et de Pâques, sans parler des autres jours fériés décrétés par le gouvernement congolais.