Plus de 1500 enseignants des écoles publiques et écoles conventionnées sont descendus ce lundi dans les rues de Goma avec comme point de chute le gouvernorat de la province du Nord-Kivu où ils ont déposé un mémorandum traduisant leur colère suite à la non effectivité de la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire annoncée par le président congolais Félix Tshisekedi.
Par Pacheco Kavundama, notre correspondant à l’est de la RDC
« Nous sommes pour la gratuité, mais une gratuité effective et non théorique », ont clamé les enseignants-grévistes.
Leur mémorandum a été réceptionné par le directeur de cabinet du gouverneur de la province du Nord-Kivu.
« 60 % des enseignants de la RDC sont constitués des enseignants N.U, terme qui signifie nouvelle unité, et des enseignants N.P, terme qui désigne les enseignants non payés. Le salaire promis par le chef de l’Etat, pour le premier palier, était de 245 $. Mais malheureusement, ce montant dans les faits n’est que de 175 $. Insuffisant pour faire vivre une famille », déplore Innoncent Bahala Shamavu, enseignant à l’Institut Majengo, une école conventionnée protestante.
Sur leurs affiches, ces enseignants-grévistes mentionnent clairement leurs revendications : la suppression des zones salariales créées par le nouveau ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, et le paiement effectif des salaires de tous les enseignants des écoles publiques, N.U comme N.P, sans exception.
« La grève sera poursuivi jusqu’à ce que tout le monde ait été payé. Et les parents ne doivent plus s’acquitter de la moindre prime. Ça n’est pas à eux de financer l’école mais à l’Etat », fait valoir un autre gréviste.
Les grévistes ont également dénoncé le fait que certains enseignants des écoles publiques auraient subi des pressions de la part des autorités afin qu’ils stoppent leur mouvement de grève.
Cette marche pacifique, partie du Rond-point Instigo, s’est achevée devant le gouvernorat de la province du Nord-Kivu . Elle a été encadrée, sans incident notable, par la police nationale congolaise. Chaque enseignant tenait dans sa main une craie, son outil de travail, et un stylo rouge destiné à symboliquement corriger les erreurs du gouvernement.