Le 6 octobre dernier, 13 personnes, dont 12 civils, ont été massacrées dans la cité minière de Rubaya, située dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, à environ 60 kilomètres de Goma. Au terme d’un procès expéditif, les deux auteurs présumés de ce carnage ont été condamnés hier à la peine de mort.
C’est une double première dans cette cité minière du Nord-Kivu : l’ouverture au public d’un procès et une condamnation prononcée après seulement 48 heures de débat.
Au terme de deux jours de procès, la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, siégeant en chambre foraine, a condamné jeudi 18 octobre, les deux auteurs reconnus coupables de quatre chefs d’accusation : association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel, terrorisme et homicide volontaire.
Durant les dernières plaidoiries ce jeudi, l’un des présumés criminels a avoué devant la cour avoir été envoyé par le chef de guerre du groupe armé Nyatura, répondant au nom de Delta, opérant dans la localité de Matanda dans le territoire de Masisi. Selon lui, leur mission était de tuer et piller.
A l’issue des plaidoiries, la cour militaire opérationnelle a rendu son verdict, prononçant la sanction la plus forte : la peine de mort. Le premier président de la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, le colonel magistrat Adolphe Bula, en application de la loi, a indiqué qu’il « condamn(ait) les deux accusés à la peine de mort pour association de malfaiteurs, ainsi que pour terrorisme et assassinat, en sus d’une peine de 20 ans de prison pour participation à un mouvement insurrectionnel. En vertu de l’article 7 du Code Pénal militaire, les accusés sont condamnés à une peine unique la plus forte, soit la peine de mort », a tonné la premier président de la cour.
Aussitôt condamnés, les deux auteurs du massacre de Rubaya, Nzabonimpa Baragoreka et Gasore Iranzi, ont été conduits dans la ville de Goma où ils seront incarcérés à la prison centrale Munzenze (la peine de mort n’étant pas appliquée en RDC, leur peine sera commuée en prison à vie).
Cette condamnation rapide n’efface cependant pas la tristesse qui demeure perceptible sur le visage des habitants de la cité minière de Rubaya. Et encore moins la peur qui grandit chaque semaine un peu plus, ici comme ailleurs dans la province du Nord-Kivu.
