Ce jeudi, le mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le Changement) a organisé, à Goma, une marche pour réclamer l’accès à l’eau potable. Plusieurs de ces militants ont été interpellés.
Sur les affiches des manifestants, on pouvait lire « Kutu ima maji niku tu uwa sa ndugu zetu wa Beni » ou encore « Maji ni maisha », ce qui signifie en français « nous priver d’eau, c’est nous tuer comme la population de Béni » et « l’eau, c’est la vie ».
Alors qu’ils se dirigeaient vers le bureau de la direction provinciale de la Regideso, la société congolaise chargée de la distribution de l’eau, pour y déposer un mémorandum, les militants de la Lucha ont été stoppés sur la route de Katindo qui mène vers le centre ville où se trouve le siège de cette entreprise.
« Nous sommes étonnés de voir la police venir nous empêcher de manifester alors que nous avions adressé une lettre au maire pour l’informer de notre activité. Ce n’est pas normal que la police vienne nous disperser avec des armes lourdes alors que nous avons juste des documents à la main sur lesquels nous avons écrit nos messages », réagit un militant de la Lucha en colère.
« Ça fait trois ans que nous n’avons pas d’eau à Goma. Nous demandons juste de l’eau. La police est venue nous interdire de manifester mais nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout », précise une femme militante assise par terre brandissant une affiche sur laquelle on peut lire : « nous demandons la démission immédiate du directeur général de la Regideso ».
Tout au long du trajet, des sympathisants du mouvement citoyen se sont joints à la manifestation, plusieurs quartiers de Goma étant en effet privés d’eau depuis plusieurs mois.
« Je soutiens cette marche car, nous qui habitons au quartier Ndosho, souffrons beaucoup à cause du manque d’eau », glisse une femme ayant rejoint la manifestation.
Peu après, des jeeps de la police sont arrivées pour disperser les manifestants. 12 militants de la Lucha ont alors été arrêtés, simplement pour avoir réclamé l’accès à l’eau potable pour la population de Goma.