La perspective de l’entrée des forces armées de pays de la sous-région (Ouganda, Rwanda et Burundi) sur le sol congolais pour combattre conjointement avec l’armée de la RDC les groupes armés dans la partie est de la RDC fait l’objet de vives inquiétudes.
Par Pacheco Kavundama, notre correspondant à l’est de la RDC
Le communiqué signé à Kibumba, chef-lieu du territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu, le 19 octobre dernier par le président de la société civile de ce territoire est résolument alarmiste, Jean Claude Mambo Kawaya.
Comme beaucoup dans cette partie du pays, celle-ci se dit opposée à toute entrée d’une force étrangère sur le sol congolais au regard des précédents historiques, ainsi que des tensions sociopolitiques et sécuritaires récurrentes et toujours préoccupantes entre la RDC et l’Ouganda,le Rwanda et le Burundi.
Une telle opération comporte de nombreux risques, souligne la société civile de Nyiragongo qui dit craindre en particulier « le blocage du processus du retrait volontaire des groupes armés ayant la bonne intention de répondre positivement à l’appel du chef de l’état de déposer les armes pour donner place à la paix ».
Dans son communiqué, la société civile de Nyiragongo soutient que la RDC serait convoitée par les puissances voisines « en raison de pour son potentiel géologique. Les armées précitées, une fois dans le pays, procéderaient au pillage systématique de nos ressources comme cela fut le cas dans le passé », craint-elle.
La société civile de Nyiragongo propose au gouvernement congolais « d’abandonner l’option de la participation des forces étrangères des pays de la région des Grands Lacs dans les opérations militaires contre les groupes armés à l’est de la RDC ». Elle recommande à l’inverse de recourir « aux forces de la SADEC et de renforcer au double ou au triple les effectifs de la brigade d’intervention de la Monusco qui, de bonne mémoire, avait manifesté son souci conjointement avec les FARDC d’en finir avec différents groupes armés, à l’instar du M23 dont le réseau avait été sérieusement démantelé, avant de s’enfuir pour les pays voisins et agresseurs, l’Ouganda et le Rwanda ».
Le point de vue de la société civile de Nyiragongo est partagé par le député national UNC Juvénal Munubo. Sur son compte Twitter, ce proche de Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, a dit avoir déposé ce lundi une question orale avec débat adressée au ministre de la Défense et des Anciens combattants pour qu’il confirme ou non l’existence d’une planification d’opérations militaires conjointes des armées congolaises, rwandaises et burundaises pour combattre les groupes armés dans l’est du pays.