Après avoir réuni en urgence le comité provincial de sécurité à sa résidence ce mardi 23 octobre, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a dépêché son ministre de l’Intérieur et celui de l’Urbanisme et Habitat pour qu’ils rencontrent, avec le maire de la ville de Goma et le commandant urbain de la police nationale congolaise, les propriétaires des parcelles desquelles ont été déguerpis des centaines de ménages.
Par Augustin Mosange, l’un de nos correspondants à Goma
À l’issue de cette rencontre, le ministre provincial de l’Intérieur, le docteur Valérien Mablutwirande, a confié à la presse que le gouverneur du Nord-Kivu a pris la décision de suspendre tout déguerpissement jusqu’à nouvel ordre et que les gens qui avaient déjà quitté leurs maisons puissent y retourner en attendant que le gouvernement tranche sur le fond de ce dossier.
Pour le ministre Mbalutwirande, cette décision vise à faire redescendre la tension très forte dans le territoire de Nyiragongo, mitoyen de la ville de Goma. Deux morts et plusieurs blessés, parmi lesquels des policiers, ont été dénombrés suite à des affrontements avec la population durant la journée dans les échanges la journée d’hier, lundi 22 octobre.
Reste que la décision du gouverneur intervient bien tard. »Il a fallu des morts pour que les autorités pensent à la population qu’elles sont censées protéger », confie un habitant de Buhene, un quartier où il y a eu des échanges de tirs hier.
La société civile de Nyiragongo elle, craint que ce conflit ne vire à une guerre tribale. Pour Mambo Kawaya, son président, des mains noires chercheraient, à travers ces expulsions, à opposer la communauté Nande à la communauté Kumu et transformer ainsi ce conflit foncier en un conflit interethnique.