Dimanche 21 octobre à Goma, maître Rostand Kahongya, membre du regroupement politique Alliance des Acteurs pour la Bonne Gouvernance du Congo (AABC), une plateforme de la majorité présidentielle, a animé une conférence de presse sur le processus électoral en RDC. A cette occasion, il a brossé un constat sévère sur l’état du pays.
Insécurité croissante, chômage endémique, carence en matière d’éducation et de santé, etc. Pour maître Rostand Kahongya, les principaux problèmes que connait la RDC sont liés à son budget rachitique, qui s’élève à tout juste 4,5 milliards de dollars pour un pays peuplé par 80 millions d’habitants et grand comme 70 fois la Belgique. A titre de comparaison, l’Angola, qui compte près de 31 millions d’habitants, dispose d’un budget de 50 milliards de dollars. Le budget du Rwanda s’élève, lui, à 11 milliards de dollars pour une population de 12,5 millions de personnes.
« La plupart des problèmes que la RDC connait actuellement sont liés à son budget qui est dérisoire. Or comment, dans ces conditions, peut-on prétendre améliorer le quotidien des Congolais ? », s’interroge maître Rostand Kahongya, avocat au barreau de Goma et membre du parti politique Bloc uni pour la renaissance et l’émergence du Congo (Burec), un parti de la majorité présidentielle, ce qui ne l’empêche pas de pointer du doigt l’absence de résultats du gouvernement congolais et donc – de fait – le mauvais bilan des années Kabila.
Dernière interrogation soulevée par maître Rostand Kahongya : comment l’Etat va-t-il faire pour dégager le budget nécessaire à l’organisation des élections alors qu’il faut continuer à payer les fonctionnaires, les militaires, etc. ? C’est là une vraie question.
Toutefois, à deux mois de la date prévue pour les élections, seule une partie du budget prévu pour les élections a été effectivement libéré. Quant aux fonctionnaires, civiles et militaires RD congolais, nombreux sont ceux à accumuler de nombreux mois d’arriérés de salaire.
Dans le même temps, une part importante de l’argent public RD congolais est détournée au profit d’une poignée de dirigeants. La RDC, pays où la corruption atteint une échelle industrielle, est d’ailleurs régulièrement qualifiée de kleptocratie.