Samedi 22 septembre en fin d’après-midi, à Beni, une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ADF a fait 14 morts parmi les civils et cinq chez les militaires, selon un bilan provisoire dressé par la société civile de cette localité du Nord-Kivu. Face à la répétition de ce type de drame, son président, Kizito Bin Hangi, fustige la passivité des FARDC et de la Monusco. Interview.
Que s’est-il exactement passé hier à Beni ?
Hier, samedi 22 septembre, la ville de Beni a été attaquée par les présumés ADF autour de 18h00. Une incursion a été menée à partir de la commune de Rwenzori, à l’est de la localité de Beni, depuis les quartiers Kasanga, Kasabinyole, Bel air, Munzambayi et Boikene. L’attaque a semble-t-il visé le camp militaire de Kasinga. Les présumés ADG sont même parvenus à atteindre le quartier TCB Mupanda, à quelques mètres du rond point Nyamwisi dans le centre-ville de Beni. Des massacres effroyables ont été commis. Le bilan est très lourd. Nous sommes en train d’identifier l’identité des corps des civils tués qui ont été déposés à la morgue. On en dénombre 14 à cette heure. Il y a eu également plus de dix civils blessés par balles, dont un enfant dans un état très critique. Il y a eu également des dégâts matériels, dont un kiosque et cinq voitures incendiées. Aujourd’hui, nous en sommes en deuil. D’autant que le chiffre de 14 morts est provisoire. Nous risquons d’atteindre les 20 personnes décédées.
Quelle est la réaction de la société civile à Beni ?
Ce qui se passe est une honte pour le gouvernement congolais mais également pour la Monusco. Ils sont sur le terrain mais cela n’empêche pas, bien au contraire, les incursions des présumés ADF. A chaque fois, le même scénario se répètent. Ceux sont les ADF qui attaquent alors que normalement, ce devrait être aux FARDC et à la Monusco de le faire. Or, ils ne font que riposter. Ce fut encore le cas hier où les affrontements entre les deux camps ont duré de 18h00 à 23h00.
Y a-t-il eu des morts du côté des FARDC ?
Nous n’avons pas de chiffre précis mais plusieurs témoignages nous indiquent qu’il y aurait eu au moins cinq morts et des blessés du côté militaire.
Que demandez-vous aux FARDC et à la Monusco ?
Nous avons demandé aux FARDC et à la Monusco de faire des opérations de grande envergure contre les présumés ADF. Mais nos revendications sont toujours restées lettres mortes. Si nous avions été écoutés, les ADF auraient depuis longtemps été repoussés très loin dans la brousse. Or, aujourd’hui, ces ADF sont à l’intérieur même de la ville de Beni. C’est incompréhensible.